Interview de Peter Boockvar par KWN du 17 mars 2016 concernant la décision de la Fed de ne pas relever ses taux :

« Durant ces dernières années, la Fed n’a cessé d’effacer petit à petit le concept que les politiques monétaires sont guidées par les chiffres économiques. Nous le savons car elle ne cesse de changer les règles du jeu : à chaque fois qu’un objectif est atteint, il est modifié. Eh bien, je pense que l’on peut dire sans trop s’avancer qu’après le communiqué du comité de la Fed d’hier, la conférence de presse de Yellen et ce qui s’y est dit, que la « dépendance des statistiques économiques » est définitivement supprimée. Aujourd’hui, l’objectif de la Fed est un monde parfait. Vu que la perfection n’existe pas, cela signifie qu’il est impossible de savoir ce que les politiques monétaires nous réservent.

En bref, la Fed est short sur les matières premières, sur le dollar, sur l’or, sur les propriétaires immobiliers, sur la capacité infinie des prix des soins de santé de grimper, etc. Le taux directeur de 0,36 % est inchangé alors que l’inflation s’accélère et que le taux de chômage officiel de 4,9 % est inférieur à la moyenne de ces 50 dernières années, qui est de 6,2 %. Ces promesses de prudence furent très bizarres à entendre le jour même où l’inflation des prix à la consommation atteignait 2,3 % pour connaître son bond le plus important depuis presque 8 ans. C’est comme si on voyait un enfant croire disparaître parce qu’il met les mains devant ses yeux. Pendant un moment, la Fed a suspendu la réalité.

En ce qui concerne les inquiétudes de la Fed à propos de la croissance à l’étranger, elle risque d’attendre encore longtemps si elle s’attend à une accélération de la croissance européenne ou chinoise. Leur focalisation sur la croissance des salaires est noble, nous souhaitons tous qu’ils augmentent. Le problème est qu’elle se concentre sur la croissance nominale au lieu de se pencher sur la croissance réelle des salaires. Elle souhaite atteindre 2 % d’inflation mais si la croissance des salaires équivaut à ce pourcentage, quel est l’intérêt ? Si la Fed craint d’aller à contre-courant de la BCE et de la BoJ de peur d’un dollar trop fort, qu’elle le dise. Mais elle devrait également se souvenir que les exportations ne représentent que 13 % du PIB américain, que notre balance commerciale est négative. Ce qui signifie que nous importons plus que nous exportons…

La ruée vers l’or continue

Je finirai en disant qu’une fois de plus, les épargnants sont le dindon de la farce. Pour leur propre sécurité, Ben Bernanke et Janet Yellen ne devrait jamais voyager vers la Floride (note : où vivent de nombreux retraités américains). En ce moment, il y a 10 trillions de dollars qui croupissent sur des comptes en banque et qui ne rapportent quasi rien. Voyez les taux de Bank of America : https://www.bankofamerica.com/deposits/bank-account-interest-rates.go

Si vous bénéficiez du taux standard, c’est annuellement 0,03 % d’intérêts ! Si vous avez la chance d’être un membre Platinum, vous bénéficiez d’un taux double à 0,06 %. Si l’inflation devait vraiment atteindre rapidement les 2 %, cela avalera 200 milliards de dollars de pouvoir d’achat de cette épargne de 10 trillions si la Fed n’agit pas en relevant ses taux. Ce n’est pas pour rien si l’or a enfin fini par évoluer à la hausse, et je pense que cela va continuer. L’or n’est qu’à quelques dollars de son plus haut de 13 mois. »

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