Plus de la moitié des banques du monde sont trop fragiles pour survivre à une récession, selon l’analyse du consultant McKinsey & Co.

De par le monde, la majorité des banques pourraient ne pas être économiquement viables car leur rendement ne suit pas la croissance de leurs coûts, a écrit McKinsey dans son rapport annuel concernant le secteur bancaire, publié ce lundi. Il exhorte les banques à prendre des mesures, notamment concernant la technologie, la consolidation des opérations et des fusions en préparation de la prochaine récession.

Les banques menacées par la fintech

« Nous pensons que nous sommes vers la fin du cycle économique. Les banques doivent prendre des décisions osées car elles ne sont pas en grande forme, a déclaré Kausik Rajgopal, partenaire senior de McKinsey, à l’occasion d’une interview. En fin de cycle, personne ne peut se reposer sur ses lauriers. »

La décennie qui a suivi la crise financière de 2008 a engendré une vague d’innovation dans le domaine des services financiers. De nouveaux concurrents sont apparus, de la scène des start-ups fintech aux géants que sont Google et Apple. Les banques se demandent si elles doivent entrer en concurrence, établir des partenariats ou acquérir ces étoiles montantes. Certaines sociétés établies ont tenté de se repositionner en tant que société technologique, notamment pour séduire les talents difficiles à attirer.

McKinsey, qui compte parmi ses clients les plus grandes sociétés du monde, fournit des analyses sur de nombreux sujets économiques, de la stratégie à la technologie en passant par les fusions et acquisitions, les délocalisations et les IPO. Dans son rapport, la société écrit que les banques risquent de devenir de l’histoire ancienne alors que les nouveaux arrivants changent les comportements des consommateurs. Les tentatives les plus récentes des banques pour doper leur efficience ne sont pas vraiment convaincantes, selon le rapport.

Les banques n’allouent que 35 % de leur budget IT à l’innovation, alors que ce pourcentage est de plus de 70 % pour les fintechs. (…) Le rapport a notamment mis en exergue Amazon aux USA et Ping An en Chine parmi les exemples de firmes technologiques qui développent des services financiers. Pire encore, les nouveaux acteurs développent des alternatives aux services bancaires les plus rentables, notamment les cartes de crédit.

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