Le président de la Federal Reserve Jerome Powell a déclaré qu’il faudra davantage de stimulations pour obtenir une reprise économique robuste suite à la crise engendrée par le coronavirus. C’est ce qu’il a déclaré à l’occasion de sa conférence de presse virtuelle de mercredi. « Devrons-nous faire plus ? Je pense que la réponse est oui », a-t-il notamment dit.

« Nous pouvons soutenir l’économie via différents canaux. Comme vous le savez, nos politiques ne sont pas plafonnées en termes de montants, a déclaré Powell. Nous pouvons relever les plafonds en fonction des besoins, nous pouvons mettre en place de nouvelles mesures afin que nous puissions continuer de fournir une partie de la réponse. »

Dans le but d’amortir les dégâts occasionnés par le coronavirus, la FED a réduit son taux directeur à presque zéro et a lancé tout un éventail de programmes d’une valeur supérieure à 2 trillions afin de fournir de l’argent aux entreprises et aux ménages dans le besoin. « Nous pouvons faire ce que nous pouvons faire, et nous le ferons de la limite absolue de ses pouvoirs », a déclaré Powell.

Suite à la réunion de son comité, la FED a annoncé que son taux directeur restait dans la zone des 0-0,25 %. Elle s’est engagée à le maintenir jusqu’au retour du plein-emploi et d’une inflation autour de l’objectif de la FED, qui est à 2 %.

Récession au T1 pour l’économie américaine

Durant le premier trimestre 2020, l’économie s’est contractée de 4,8 %. Il s’agit de la plus grosse baisse de l’activité depuis la crise financière de 2008. Pourtant, ce trimestre ne fut concerné par le coronavirus que vers la fin. Le T2 s’annonce donc catastrophique. La pandémie a également effacé tous les emplois créés depuis cette époque. Durant les 5 dernières semaines, plus de 26 millions d’Américains se sont inscrits au chômage.

« L’activité économique va probablement chuter à des niveaux jamais vu durant le second trimestre, a déclaré Powell. Aussi bien la gravité que la durée de cette récession sont extraordinairement incertaines. Cela dépendra largement de la rapidité à laquelle le virus sera contrôlé. »

Powell a également précisé qu’il y a des barrières légales quant à ce que la banque centrale peut faire. Elle n’a notamment pas le droit de prêter de l’argent à des entreprises insolvables. Mais elle fera tout ce qu’elle peut légalement faire. (source)

Pas le moment de se préoccuper de la dette

Comme le note Zero Hedge, le passage le plus significatif de la conférence de presse de Powell se trouve dans la réponse à la question concernant la trajectoire fiscale américaine en général, notamment au niveau de l’explosion de la dette fédérale et des déficits. Cette réalité est rendue possible par la monétisation directe de la dette US via les hélicoptères monétaires et la théorie monétaire moderne de la FED. Powell a offert une réponse laconique : « Ce n’est pas le moment de se préoccuper de la dette. »

Soit. En réponse, Zero Hedge s’est montré tout aussi laconique en présentant le graphique de la projection de la dette US du CBO pour demander ensuite au président de la FED à partir de quand ils allaient se préoccuper de la dette américaine.

CBO prévisions dette US

Si l’or devait suivre M2, il serait déjà à environ 2 000 $

Pour conclure, voici un petit graphique très révélateur proposé par James Turk. Il montre la corrélation entre la masse monétaire M2 et le cours de l’or. Depuis janvier, M2 a bondi de 1,8 trillion de dollars :cours de l'or et M2

Rien que sur base de la masse monétaire actuelle, l’or pourrait se situer autour des 2 000 $ qu’il n’y aurait pas grand-chose à redire.