Si la crise économique est un facteur qui alimente le foyer du chômage, un autre élément pourrait bien dans les années à venir rendre l’humain quasi obsolète en tant que force de travail : la robotisation. Cette révolution risque d’être tellement abrupte qu’elle arrivera à un moment où le socialisme, vertement critiqué (et à raison), deviendra une nécessité.

Qu’on le veuille ou non, la redistribution de la richesse sera le thème politique central des décennies à venir dans un monde où les êtres humains ne joueront plus qu’un rôle de figuration dans l’ensemble de l’activité économique, que ce soit les biens ou les services. Cette révolution est déjà en marche. Bank of America vient de publier un rapport de 300 pages sur le sujet, qui a fait l’objet d’un article du Telegraph :

« Les robots occuperont 45 % de tous les emplois industriels pour faire baisser les coûts salariaux de 9 trillions de dollars d’ici une décennie. Bank of America prédit que les robots et les formes d’intelligence artificielle transformeront le monde d’ici 2025 de façon jamais vue, balayant les anciens business models dans un tsunami d’innovations perturbatrices. (…)

Le rapport affirme que la vitesse de l’évolution de l’innovation technologique perturbatrice est devenue parabolique. Les pays qui ne prendront pas le train de la robotisation chuteront rapidement dans les classements de la compétitivité.

Le salaire des ouvriers chinois a été multiplié par 9 depuis les années 2000, le nombre de travailleurs diminue. La Chine est déjà le plus gros acheteur de robots du monde, représentant 25 % du marché mondial.

Le prix des robots que ce soit pour prendre soin des personnes âgées, pour planter des graines ou cueillir des fruits, des drones commerciaux ou des programmes d’intelligence artificielle (note : il existe déjà, par exemple, un programme qui appelle automatiquement des prospects pour leur vendre une assurance), ont baissé en moyenne de 27 % durant les 10 dernières années, et la tendance devrait se poursuivre. (…)

Le « cobot » standard Baxter, qui travaille côte à côte avec les humains sur les chaînes de montage, par exemple pour visser des boulons, ne coûte que 22.000 $. Nous approchons du moment crucial d’inflexion lorsqu’il sera 15 % moins cher d’utiliser un robot qu’un travailleur.

Ce seuil a déjà été franchi dans le secteur automobile des États-Unis, d’Europe et du Japon, où un robot soudeur coûte 8 $ de l’heure contre 25 $ pour un travailleur. (…) Bank of America estime que 50 % des emplois américains sont menacés. (…) Ceux qui détiennent le capital s’adjugeront un pan encore plus important de la richesse produite pour pousser les inégalités vers de nouveaux extrêmes. (…) »

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