Le « cours de l’or » que l’on connaît tous correspond en fait au cours des contrats Futures, qui s’échangent sur différents marchés électroniques à travers le monde.
Le marché principal est le COMEX, aux États-Unis. Il est géré par le CME Groupe et « régulé » par la CFTC.
Voyons en détail en quoi consistent les Futures et le prix « spot ». D’après GoldPrice.org :
Les Futures sont des contrats standardisés pour livraison ou réception dans le futur d’une quantité et d’une qualité déterminées d’une matière première. Les contrats Futures sont disponibles pour chaque mois de l’année. Par exemple, un contrat pour livraison de blé en décembre peut être acheté le mois de mai de l’année précédente.
Le prix « spot » (prix de l’or pour livraison immédiate), qui constitue le niveau du cours de l’or que nous connaissons tous, correspond simplement au cours des Futures du « mois le plus actif », soit celui qui compte le plus de transactions. Dans le jargon, on l’appelle le « mois spot ».
Comment le prix de l’or est supposé être fixé
En théorie, le prix futur devrait refléter de façon précise le prix auquel une personne peut acheter une matière première, vu que le contrat oblige légalement la livraison de la matière première. Les bourses d’échange disposent d’entrepôts où les matières premières sont stockées, au cas où l’acheteur demanderait livraison (souvenez-vous bien de ce terme, c’est important pour plus tard).
Il est important de noter que les Futures permettent de trader sur marge. Cela signifie que pour conclure une opération, vous ne devez avancer qu’une partie infime du montant requis, que vous soyez l’acheteur ou le vendeur (la marge est définie par la bourse d’échange). Si vous vendez, vous pouvez faire une vente à découvert à nu, ce qui signifie que vous vendez de l’or que vous ne possédez pas en couvrant simplement la marge (la différence entre le cours actuel et le prix futur).
Cela signifie que ceux qui ont d’énormes moyens ont la possibilité d’inonder le marché en introduisant un grand nombre de contrats (à l’achat ou à la vente), ce qui provoque une panique, haussière ou baissière, qui bénéficie à celui qui influence le cours.
Le trading sur marge accentue cet effet, parce que pour un gros acteur du marché, déposer une marge de 5 à 20% (même s’il s’agit de plusieurs milliards) est chose aisée. Alors que fournir une grande quantité de matières premières, comme de l’or ou de l’argent, est plutôt difficile, car des contraintes naturelles existent.
La manipulation du cours ne peut pas durer éternellement, car tôt ou tard, il faut livrer l’or (si vous vendez) ou payer le prix du contrat et prendre livraison (si vous achetez), à moins que vous ne décidiez de reporter votre position au mois suivant.
Cependant, ce report coûte de l’argent. Si un acteur manipule le cours, il s’agit le plus souvent de profiter à court terme du mouvement. Ensuite, il couvre sa position pour retirer un profit. Pour éviter les abus, les bourses d’échange ont mis en place des garde-fous, qui limitent l’ampleur des positions (nombre de contrats vendus ou achetés dans un certain laps de temps). Des règles obligent les Bourses et ses régulateurs de surveiller les échanges afin d’identifier d’éventuels signes de fraude ou de manipulation. En théorie, les manipulations ne sont donc pas possibles, car détectables et punissables.
Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes : les gens achètent et vendent, la découverte du prix fonctionne, les manipulateurs ne peuvent nuire, Obama apporte l’espoir et le changement, les USA sont libres et tout le monde est heureux… Oui, sauf que la réalité dévoile un tout autre tableau.
Comment le prix de l’or est fixé dans la réalité
Et si il existait une entité assez importante, tellement puissante qu’elle puisse contrôler les bourses et ses régulateurs, ayant accès à des quantités illimitées d’argent et ayant des intérêts à manipuler le cours, non sur du court terme mais sur la durée ? Serait-ce possible ?
Réfléchissez-y. Admettons que ce soit possible, pourquoi voudrait-on manipuler le cours de l’or ? Pas pour réaliser des profits (quand on a un accès illimité à l’argent, on se moque des profits). Qui pourrait désirer une telle situation, en se moquant des pertes et profits ? Vous avez une idée ?
Oui, c’est bien elle : la Federal Reserve. Cependant, la Fed n’est qu’un épouvantail (pour rappel, les actionnaires de la Fed sont toutes des banques privées : Warburg, Kuhn Loeb, Goldman Sachs, etc). Il s’agit de l’entité qui représente le cartel bancaire, la mafia des JP Morgan et cie.
Ces gens sont assez puissants et disposent d’un mobile assez convaincant pour justifier leur désir de vouloir contrôler le cours de l’or, car le métal jaune entre en concurrence avec leur monnaie de singe, qu’ils créent. Lorsque le cours de l’or monte, cela signifie que la valeur et la confiance de l’argent papier (dollar) diminuent. Ils veulent le protéger à tout prix. Cela vous semble trop conspirationniste ? Les gens qui parlaient de PRISM, du Libor, des taux FX, étaient qualifiés de la sorte. Depuis Snowden, on ne les entend plus…
Pour arriver à leurs fins, ils exploitent les failles suivantes :
1. La plupart des gens qui tradent sur le marché des Futures prennent rarement livraison. Ces traders sont simplement intéressés par le profit en faisant des paris sur le mouvement des prix, en tradant à la marge. Tout le monde le sait, donc les banquiers aussi.
Il y a donc beaucoup plus d’argent papier qui s’échange par rapport à l’or physique. Les acteurs de ce marché se disent que leurs collègues se moquent de savoir si l’or physique existe ou pas. Jusqu’à présent, ils ont raison. D’après Max Keiser :
Le COMEX, qui gère 85% des contrats futures sur l’or, serait 100 fois plus important que l’or physique disponible. C’est pourtant la référence lorsqu’il s’agit de fixer le prix du métal jaune. Pourtant, si tous les acheteurs décidaient de prendre livraison, le COMEX exploserait.
2. Le COMEX est donc le lieu d’échange principal pour l’or. C’est le COMEX qui donne le « la » à travers le monde.
3. Étant donné qu’ils contrôlent indirectement la bourse et ses régulateurs (le COMEX et la CFTC), les limites maximum pour prendre position ne s’appliquent pas au cartel bancaire. Ils peuvent balancer autant de contrats papier qu’ils veulent, pour faire baisser le cours, et les reporter indéfiniment jusqu’à ce que les investisseurs long soient exsangues.
Si vous n’y croyez pas, comment expliquez-vous ces mouvements ? http://www.gotgoldreport.com/2013/05/so-much-for-position-limits-on-comex-gold.html
Oui, les positions long peuvent demander livraison, mais la plupart utilisent des effets de levier tellement importants que peu le font (le trading à la marge permet d’empocher la différence de cours. Mais lorsqu’on veut acheter le physique, il faut verser l’intégralité de la somme du contrat).
4. Si vous n’avez jamais essayé de prendre livraison auprès du COMEX, je vous suggère de tenter l’expérience. Ce n’est pas facile. Même s’il s’agit du marché numéro un à travers le monde pour l’or, les gestionnaires font preuve d’une imagination débordante pour compliquer les livraisons. C’est purement intentionnel. Les responsables du COMEX ne veulent pas que vous preniez livraison. Ils préfèrent que vous misiez dans leur casino. S’ils gagnent, tant mieux. Sinon, il leur suffit de commander des jetons en plastique (du dollar) qu’ils vous donneront avec plaisir, mais ne demandez surtout pas votre or. Si tout le monde le faisait, le château de cartes s’écroulerait.
Déconnexion entre l’or physique et les Futures du COMEX
Cependant, ces manipulations ne sont pas sans conséquence et ne peuvent durer éternellement, peu importe la puissance de leurs instigateurs. Plus la manipulation est importante, plus le retour de manivelle est violent.
Ce qui se passe actuellement sur le marché des Futures de l’or, qui a été anticipé, commence à faire apparaître une déconnexion entre l’or papier, soit le cours des Futures, et l’or physique. Les acteurs :
– qui agissent sur le marché uniquement pour faire du profit, qui ne comprennent pas les raisons fondamentales pour acheter de l’or mais qui surfent sur les tendances ;
– qui ont réalisé que l’or papier est en phase terminale et qui veulent entrer en possession du métal ;
– qui possèdent des contrats Futures mais ne parviennent pas à être livrés par le COMEX ;
– qui ont besoin de liquider des positions Futures pour obtenir du cash (quelle qu’en soit la raison, par exemple des fonds d’investissement devant assurer un rendement en dollars, les imbéciles qui pensent que le dollar est une valeur refuge, etc).
sont en train de se débarrasser de leur or papier en masse (dont les ETF frauduleux du GLD) avec les banques de lingots (genre JP Morgan), qui ont tout intérêt à ce que le cours soit bas. Pour rappel, le cours d’aujourd’hui est en dessous du coût réel moyen de production de l’or.
Il y a des acteurs puissants qui ont de la cervelle, qui connaissent la vérité et qui ne vendent pas à chaque petit mouvement de panique. Tout ce qui les intéresse, c’est d’accumuler du physique en tant qu’assurance au risque systémique qui pointe à l’horizon. Ils se moquent des profits à court terme du papier. En fait, nombre d’entre eux ne vendront jamais. Ils achèteront régulièrement, quel que soit le cours, jusqu’à la fin des devises papier.
C’est pourquoi le cours de l’or n’a cessé de grimper durant cette décennie, malgré toutes les manipulations ayant lieu sur le COMEX. De plus, le COMEX ne peut pas opérer en vase clos. S’il descend le prix, les acheteurs, réalisant qu’il s’agit d’une aubaine, vont se précipiter pour demander livraison. Si celle-ci est impossible, il y a une déconnexion entre le prix publié par le COMEX et le prix de l’or physique dans la vie réelle. Cela rend inutiles les cours des Futures. Apparemment, le COMEX est déjà en grande difficulté pour assurer les livraisons. Pour preuve, ils ont récemment ajouté une remarque en dessous du rapport qu’il publie concernant leurs stocks :
L’information contenue dans ce rapport provient de sources jugées fiables ; cependant, le COMEX décline toute responsabilité quant à son exactitude ou son exhaustivité. Ce rapport est produit purement à titre informatif.
Le chien est en train de manger sa queue. Il faut être fou pour vendre son or physique aujourd’hui. Nous devons passer par cette phase de turbulences pour remettre le système à plat. Vous devez considérer la période que nous vivons comme un processus de nettoyage. Le marché bidon des Futures doit mourir afin que l’on découvre le véritable prix de l’or. Cependant, ce processus offre une superbe opportunité d’acquérir de l’or pour pas cher.
Il est impossible de dire jusqu’où ira le prix des Futures (à la baisse). Mais peu importe. Il arrivera un jour où le métal ne sera plus disponible au cours du COMEX. Cela a déjà démarré dans certains pays, où la prime pour acheter immédiatement du physique est de 20-25% sur le cours « officiel ».
Ressource pour consulter le véritable prix de l’or
Le site ci-dessous vous propose de vous faire découvrir le véritable prix de l’or, qu’il définit comme ceci :
Le véritable prix de l’or est le prix auquel le métal physique réel est disponible pour livraison à l’acheteur, qui rentre personnellement en possession de l’or. C’est le seul cours qui importe, il ne s’agit pas du prix des Futures du COMEX.
http://www.realpriceofgold.com/
La différence entre le cours du COMEX et le prix du métal physique s’appelle la prime, que l’on paie en plus du « spot ». Le graphique du site est établi grâce à une base de données qui compile les tarifs de gros fournisseurs.
La collecte des données n’a commencé que le 13 juin 2013. Il faudra donc attendre quelques mois pour pouvoir tirer des enseignements. Il permettra de mesurer de près la déconnexion entre le marché papier et physique de l’or.
Source : d’après la section « What is real gold price » de « Gordon Gekko », à qui l’on doit le site http://www.realpriceofgold.com/