Comment les millionnaires comme Doug Casey se préparent à la version 2.0 de la crise de 2008 ? Vous l’apprendrez en lisant cette traduction de l’interview qu’il a donnée au The Mining Report.

The Mining Report (TMR) : cette année, le Casey Research Summit (séminaire) est intitulé « comment prospérer dans une économie en crise ». Quelle est la plus grande menace pour les investisseurs aujourd’hui ?

Doug Casey : nous sommes en train de quitter l’œil du cyclone géant financier qui a démarré en 2007, et nous allons nous trouver dans son sillage. Ce sera beaucoup plus grave et long, tout en étant différent de ce que nous avons vécu en 2008 et 2009. Les investisseurs devraient se préparer à la grosse tempête qui arrivera d’ici la fin de l’année, ou en tout cas en 2015.

TMR : en 2008, les marchés actions furent très volatiles. Aujourd’hui, les index semblent grimper avec une grande régularité. Pourquoi pensez-vous que nous nous dirigeons à nouveau vers le pire ?

Doug Casey : les États-Unis ont créé des trillions de dollars pour combattre la crise financière de 2008 et 2009. La plupart de cet argent dort dans les banques et n’est pas dans l’économie. Une partie de celui-ci s’est retrouvé dans les marchés actions et obligataires, en créant une bulle sur les premiers et une super bulle sur les seconds. Plus ces marchés montent, plus la chute sera importante.

MR : l’année dernière, vous aviez prédit un crash dévastateur. En sommes-nous désormais proches ? Quels sont les signes annonciateurs de l’éclatement de la bulle obligataire ?

Doug Casey : l’un des indicateurs est que les obligations poubelles (junk bonds) rapportent un peu moins de 5 % en moyenne aujourd’hui. Alors qu’il y a 15 ans, même les obligations d’État rapportaient 15 %. TMR : n’est-ce pas la conséquence de la politique des taux d’intérêt ?

Doug Casey : Oui. Les banques centrales du monde entier ont tenté de relancer leurs économies en baissant leurs taux à des niveaux jamais vus. Cela décourage les gens d’épargner, au lieu de cela ils empruntent et consomment plus. Cela crée d’énormes déséquilibres dans l’économie. Les choses devront être remises à plat tôt ou tard, probablement dans les 6 à 12 mois prochains. Il est difficile de prévoir le timing exact, cela ressemble à 2007 en pire, à la différence que cette fois, il y a un risque inflationniste. Il en découlera un chaos financier, même s’il est difficile de prédire quelle sera sa nature exacte.

TMR : Jeff Clark a déclaré qu’il achetait de l’argent pour se protéger des QE. Préférez-vous l’or ou l’argent ?

Doug Casey : l’or et l’argent sont 2 métaux différents. L’argent a plus d’applications industrielles. Il est également assez bon marché en termes réels. Son seul problème, c’est le stockage si vous en achetez de grandes quantités. C’est l’or du pauvre. 800 millions onces d’argent sont extraites chaque année, contre 80 millions onces d’or, mais contrairement au métal jaune, la plupart de l’argent est consommé au lieu d’être stocké. C’est positif. Par contre, le fait que l’argent soit principalement un métal industriel plutôt qu’un métal monétaire est un gros point négatif dans cet environnement. Mais l’argent a plus de potentiel haussier car c’est un marché plus restreint. Si 1 milliard de dollars entre en panique sur le marché de l’argent et la même somme sur celui de l’or, le cours de l’argent montera bien plus que celui de l’or.

TMR : vous dites donc que l’argent étant plus volatile, c’est positif lorsque le mouvement est haussier ? Doug Casey : c’est tout à fait correct. Et désormais, la volatilité aura lieu vers le haut. Il ne s’agit plus du cadeau de 2001, mais en termes réels, le cours de l’argent est similaire à celui de la moitié des années 60. Il s’agit donc à nouveau d’une excellente affaire. (…)

TMR : y a-t-il des zones géographiques plus intéressantes pour investir dans le secteur minier ? Doug Casey : le monde est devenu un endroit difficile pour faire des affaires. La plupart des gouvernements sont virtuellement en faillite, ils cherchent donc davantage de revenus, via les taxes et les royalties. De plus, les règles et normes à suivre sont de plus en plus nombreuses. Les coûts de l’extraction minière ont donc énormément augmenté. Les risques politiques ont également explosé. Il n’existe aucun lieu idéal pour l’activité minière aujourd’hui. Ce n’est pas comme il y a 100 ans, où les projets profitables étaient nombreux. Aujourd’hui, chaque nouveau projet se fait à long terme. L’activité minière n’a jamais été un secteur facile, mais il est aujourd’hui horrible, pire que jamais. (…)

TMR : parlons désormais des États-Unis. D’un point de vue économique et politique, le pays est-il dans un meilleur état que l’année dernière ou pas ? L’année dernière, vous espériez que l’IRS (le fisc américain) ferme plutôt que les parcs nationaux (alors que certains services publics fermaient). Doug Casey : nous sommes dans une situation pire aujourd’hui. La direction que prend le pays devient vraiment négative. Ce qui se passe à Ferguson, avec le déploiement de la police militaire, est peut-être un avant-goût de ce qui nous attend. La situation s’est détériorée au point que nous approchons une crise millénaire. »

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