Avec des queues interminables en période de grève, des conflits à feu et à sang, des enjeux géopolitiques avérés, une guerre des prix du baril qui conditionne la vie de tous les citoyens, le pétrole est au cœur de l’économie mondiale et n’a de cesse de faire parler de lui.

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À l’image des célèbres et néanmoins détestables texans de la série Dallas, la grande saga du pétrole brut est riche en intrigues et rebondissements plus ou moins inattendus. Qu’en est‑il aujourd’hui de l’état du paysage économique pétrolier international ?

Afin de s’adapter au mieux à la demande croissante et constante d’essence et produits pétroliers dérivés à fournir au monde entier, les pays producteurs de pétrole brut doivent sans cesse augmenter leur production chaque année pour bientôt atteindre les 35 milliards de barils par an, équivalent au chiffre vertigineux de 96 millions par jour, et le pétrole représente à lui seul presque 10% des exportations dans le monde !

En tête des pays producteurs, les USA, l’Arabie Saoudite, la Russie, la Chine et le Canada arrivent encore à satisfaire la demande des consommateurs pour ce premier produit d’exportation mondiale, malgré une baisse significative des réserves qui inquiète les écologistes, les marchés et les pays les moins chanceux possédant les plus petites réserves, tels Israël ou encore la Jordanie. En effet, une croissance de la consommation mondiale de presque 500 millions de barils à l’année ne peut qu’amoindrir dangereusement et de plus en plus ces réserves naturelles ; ceci pour satisfaire l’appétit démentiel et infini des consommateurs de pétrole brut, Américains et Chinois en tête, qui en dévorent des dizaines de milliards par an, face aux petites îles pouvant se targuer de ne consommer que moins d’un millier de barils par jour.

Car la production mondiale de pétrole génère des revenus incroyables et à donner le tournis en terme d’exportation, pour plus de 700 milliards de dollars nets pour les pays producteurs/exportateurs de l’OPEP. Les dix compagnies pétrolières mondiales les plus influentes se frottent donc les mains et louent allègrement le Dieu Pétrole qui leur permet de brasser des milliers de milliards de dollars par an. De quoi donner le vertige et un appétit féroce pour les dollars à ces entreprises de exploitant les puits de pétrole brut ! Les Chinois, Britanniques, Français ou encore Brésiliens des grands compagnies aux noms désormais célèbre tels Shell, BP ou Total ont une manne financière immense aux dépens d’une population attachée aux énergies fossiles qui ne connaît pas vraiment la crise malgré les initiatives « vertes » et le développement d’énergies alternatives.

Avec des enjeux géopolitiques certains et sensibles, ainsi qu’une répartition géographique inégale des ressources, les pays limitrophes des grands producteurs comme les pays du Golfe, habitués à payer moins de 2 dollars le gallon (3,79 litres) ne peuvent que s’estimer chanceux face aux Européens, aux Turcs et aux Chinois, obligés de débourser jusqu’à quatre fois plus !

Car le marché est dépendant de facteurs divers affectant directement le prix de cette essence essentielle à la bonne marche d’un pays et de son économie toute entière : les instabilités politiques, les influentes décisions de l’OPEP, l’état global des marchés financier, la météo ou encore les taux de change du dollar font la pluie et le beau temps en ce qui concerne le pétrole. La situation est aussi complexe qu’une intrigue de telenovela…

N’oublions pas que le prix de l’essence ne dépend pas que du prix du pétrole brut mais aussi du coût du raffinage de ce même pétrole, ainsi que des coûts de distribution, du marketing effréné des compagnies pétrolières à des heures de grande écoute à la télévision et sur le bord des routes, et bien évidemment des taxes plus ou moins significatives que chaque gouvernement applique sur cette consommation quotidienne !

Ces chiffres insensés font aussi bien rêver ou cauchemarder : le plus grand champ pétrolier au monde contient plus de cinquante milliards de barils, la plus grande raffinerie au monde peut traiter plus d’un million de barils par jour ; mais d’un autre côté moins strass, paillettes et dollars et davantage catastrophes écologiques et gaspillage, la plus grande catastrophe pétrolière au monde pendant la guerre du Golfe a répandu des centaines de millions de gallons de cette énergie et ressource non renouvelable… Il faudra bien à tout prix abreuver le milliard de véhicules, navires gigantesques et avions à la soif avide qui parcourent des millions de kilomètres chaque jour à travers le monde !

Aujourd’hui et plus encore à l’époque de la consommation effrénée et décomplexée d’un système capitaliste mondialisé, le pétrole est au cœur des débats et de la vie quotidienne, influençant tous les citoyens et leurs modes de vie. La politique et les guerres sont aussi de la partie, pour preuve la guerre du Golfe, les échanges avec des pays où le respect des droits de l’homme fait encore débat, les millions de dollars que l’État Islamique amasse chaque mois en vendant du pétrole brut ! Pour les plus veinards – tout dépend de quel côté on se place – l’essence peut être moins chère que du papier toilette ou du saumon ! Mais la situation est complexe et ce ne sont pas les plus grands producteurs qui sont forcément les pays les plus riches, avec le contrôle du marché par les 13 pays de l’OPEP qui influencent à eux seuls près de la moitié de la production mondiale.

Au cœur des guerres et de la consommation courante, le pétrole n’aura de cesse de faire naître débats éthiques, idées alternatives et de générer pléthore de billets verts et conflits délicats, jusqu’à – peut-être – épuisement des ressources. Affaire à suivre…

Source : Ecoreuil.fr, reproduit avec leur aimable autorisation.

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