Comme anticipé dans nos articles précédents, la BCE a fermé le robinet des liquidités aux banques grecques après que le gouvernement ait annoncé son intention de demander par référendum à sa population ce qu’elle souhaite pour son avenir : rester dans la zone euro au prix d’une austérité inacceptable et mortifère ou poursuivre en dehors de la zone euro.

Suite à la décision de la banque centrale européenne de ne pas relever les plafonds des liquidités d’urgence disponibles pour le secteur bancaire grec, le gouvernement a bien entendu été contraint et forcé de décréter un « bank holiday » jusqu’à lundi prochain inclus soit la fermeture totale de toutes les banques grecques. Des mesures de contrôle des capitaux ont également été prises pour la même période : les retraits sont limités à 60 € par compte et par jour tandis que les virements sont limités. Du côté de la bourse, elle sera également fermée toute la semaine (source ; certains vont devoir boire beaucoup d’eau jusque-là…).

Alexis Tsipras a évidemment appelé la population au calme en leur assurant que leur argent était en sécurité (ce qui est évidemment faux). C’est tout le contraire qui s’est passé : les distributeurs de billets ont été littéralement pris d’assaut ainsi que les stations-service et les magasins d’alimentation.

La population grecque va donc devoir prendre ses responsabilités dans ce contexte peu favorable à la prise d’une décision réfléchie en répondant à la question du référendum qui pourrait être résumé ainsi : souhaitez-vous vivre 2-3 années de transition difficile (retour à la drachme, nationalisation des banques, perte d’une partie de vos dépôts en banque, etc.) avec des perspectives à moyen terme ou souhaitez-vous limiter la casse à court terme sans avoir aucun espoir de mettre un terme à la spirale déflationniste qu’engendre l’austérité sans effacement conséquent de la dette ? Il ne faut pas perdre de vue que la Grèce ne s’en sort déjà pas dans un environnement à taux zéro. Il n’y a donc aucune raison que les choses aillent mieux lorsque les taux finiront par remonter du fait des banques centrales ou des marchés et surtout si les mesures de la troïka finissent pas être imposées (notamment baisse des pensions = baisse mécanique de la consommation).

Malheureusement les derniers sondages en la matière, même s’ils datent de quelques semaines, montrent que la population grecque est largement plus attachée à l’euro qu’à la fin de l’austérité. Reste à savoir quelle émotion engendrera ce bank holiday au sein de la population : la colère et l’envie d’envoyer au diable l’Europe ou la peur et l’acceptation de tous les diktats par crainte du lendemain. Nous aurons la réponse dimanche prochain. On peut également s’attendre à une véritable guerre médiatique pour influencer l’opinion jusque-là.

En attendant malgré les déclarations affirmant que la Grèce n’est qu’un problème périphérique, les marchés mondiaux tanguent depuis l’ouverture de ce lundi. Fuseau horaire oblige, ce sont les marchés asiatiques qui ont tangué les premiers (notamment la Chine mais dont le crash concerne plutôt la bulle engendrée par la fièvre de la spéculation qui s’est emparée de nombreux particuliers), les bourses européennes leur emboîtant le pas à leur ouverture. À l’ouverture de l’EURO STOXX  50, les futures étaient en chute libre de 7 %… Et les métaux précieux ? C’est quasi le statu quo.

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