Pour la première fois dans l’histoire du Portugal, le pays a émis des obligations à 6 mois à taux négatif alors qu’il y a 3 ans encore ses obligations à 10 ans atteignaient les 18 %. Dans un monde financier normal, cela signifierait que le Portugal a réduit sa dette et ses déficits. Pourtant, c’est tout le contraire qui s’est passé durant ce laps de temps.

Cette émission obligataire portugaise arrivera à maturité en novembre 2015. Les porteurs recevront 0,002 % de moins que la somme prêtée au Portugal. Diable, la cure d’austérité lusitanienne aurait-elle fait des miracles ? Pas vraiment car aujourd’hui, vouloir tirer des conclusions sur la santé d’un pays à travers son marché obligataire c’est faire abstraction du faite que ce sont les banques centrales qui décident de la valorisation des actifs.

En 2012, les obligations à 10 ans du Portugal atteignaient 18 %. Aujourd’hui, elle rapporte environ 2,38 %. Le Portugal a-t-il donc réussi à réduire sa dette ? Dégage-t-il des excédents budgétaires ? Pas du tout. Lisbonne enregistre encore un déficit budgétaire annuel de 3 % de son PIB. Lorsque le pays a rejoint la zone euro, la dette des Portugais était en dessous du seuil des 60 % qui avait été défini par le traité de Maastricht. Au début de la crise de 2009, elle avait déjà franchi la barre des 70 % et aujourd’hui, la dette du Portugal est de plus de 130 % de son PIB.

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La baisse de ces taux pourrait l’être expliqué par la déflation ? Non plus, car même si l’inflation est limitée, elle reste légèrement positive à 0,4 % (avril 2014-2015).

La BCE tente d’assoupir les marchés en faisant croire, via la baisse de ces taux, que les choses sont en train de rentrer dans l’ordre. Pourtant, un examen enfantin de la situation suffit à démontrer le subterfuge. À moins de continuer à injecter des liquidités au risque d’obtenir une inflation incontrôlée, le marché obligataire ne pourra continuer d’afficher des rendements aussi faibles alors que leurs débiteurs sont insolvables.

Malheureusement, de nombreux particuliers sont exposés « à l’insu de leur plein gré » à cette folie via leur assurance-vie. Quand ils la découvriront, ce sera lorsqu’ils apprendront que leurs économies ne valent plus rien. L’infime minorité restante se sera retirée avant et aura placé ses économies dans un actif vraiment sûr : l’or.

Source : inspiré de l’article de Michael Pento/KWN

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