De Ronald-Peter Stoferle, d’Incrementum AG Lichtenstein, via KWN :

« Pour qu’un bien conserve son rôle de monnaie, le grand public doit être convaincu qu’il n’y aura pas une soudaine et inarrêtable augmentation de son offre » Ludwig von Mises

Ludwig von Mises a toujours soutenu que l’or était un bien comme un autre. Il dispose d’une seule caractéristique qui le différencie des autres : la monnaie est un mode généralement accepté d’échange parce qu’il s’agit du bien le plus liquide. D’après Mises, son rôle en tant que moyen d’échange est donc sa caractéristique cruciale, tandis que ses fonctions de thésaurisation et d’unités de compte ne sont que des caractéristiques secondaires.

Cela implique aussi qu’une masse monétaire qui augmente réduit la valeur d’échange de la monnaie. L’offre et la demande déterminent non seulement le prix des biens et des services, mais aussi le prix de la monnaie, soit son pouvoir d’achat. La confiance dans le pouvoir d’achat actuel et futur de la monnaie dépend surtout de la quantité d’argent qui est en circulation, mais aussi des anticipations concernant la quantité de monnaie en circulation à l’avenir. Plus il y a de monnaie en circulation par rapport aux biens et aux services disponibles, plus sa valeur décline.

On peut observer cette réalité dans le graphique ci-dessus. En 1913, la population américaine s’élevait à 97 millions de personnes. La masse monétaire (M3) à l’époque était d’environ 20 milliards de dollars, soit 210 $ par habitant. Aujourd’hui, la population américaine est de 317 millions de personnes, alors que la masse monétaire M3 a grimpé à 17,26 trillions de dollars. Ce qui signifie que la masse monétaire par habitant a atteint le chiffre incroyable de 54.366 $.

Le graphique suivant montre que le stock global d’or par habitant depuis le début du XXe siècle fluctue dans un écart plutôt serré, situé entre 0,6 et 0,85 once par tête. Ceci est remarquable, alors que la population globale a explosé de 1,65 milliard d’habitants en 1900 à 7 milliards aujourd’hui.

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La courbe de l’offre de l’or fluctue de façon marginale. L’or de récupération peut être volatile, alors que la production minière est hautement rigide. Si on compare la courbe de l’offre de l’or à celle des monnaies papier, on comprend qu’il s’agit de l’un des grands avantages de l’or : tandis que les monnaies papier peuvent être imprimées à volonté, c’est impossible pour le métal jaune. Imprimer un billet de 10 € ou 200 € coûte le même prix (ou rien s’il s’agit d’argent électronique). Par contre, produire 10 ou 100 onces d’or, ce n’est pas la même chose : il faut 10 fois plus d’efforts pour obtenir la seconde quantité.

Le graphique suivant illustre cette « rareté relative ». La croissance annuelle moyenne de la masse monétaire américaine entre 1917 et 2013 s’est élevée à 7,17 %. Celle de l’or, par contre, n’a augmenté que de 1,52 %. Cependant, si on observe cette croissance depuis le début de la nouvelle ère monétaire, c’est-à-dire depuis la fin des accords de Bretton-Woods en 1971, la croissance annuelle de la masse monétaire est significativement plus élevée, à 9,95 %, alors que celle de l’or est un poil plus basse, à 1,5 %. La rareté relative est l’un des grands avantages de l’or par rapport aux monnaies papier.

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