Si les conséquences environnementales néfastes de la fracturation hydraulique sont rarement contestées, certains estiment qu’il s’agit d’un moindre mal afin de sécuriser l’approvisionnement énergétique de nations en déficit sur ce terrain, et que la meilleure santé de l’économie américaine repose en partie sur son adoption sans réserve du « fracking ». Pourtant, sa viabilité économique est également remise en cause. Voici les arguments présentés par Stephen Leeb concernant le mirage de la fracturation hydraulique (source) :

« Je voudrais parler du marché du pétrole. Il est en baisse, et celle-ci est assez prononcée, non seulement aux États-Unis, mais aussi en Europe. Il y a des bisbrouilles au sein de l’OPEP, certains pays se demandant si les Saoudiens ne font pas baisser intentionnellement le cours du pétrole pour aider les États-Unis dans leur guerre contre l’Orient. Il se pourrait que l’Arabie Saoudite tente de mettre un peu la Russie sous pression.

Mais de façon intéressante, on entend aux États-Unis que nous sommes en train de devenir le plus gros producteur de pétrole au monde. On nous dit que la fracturation hydraulique est une merveille technologique qui va nous permettre de continuer d’augmenter notre production de pétrole. Si la production est bel et bien là, j’ai de gros doutes sur le fait qu’il s’agisse d’une merveille technologique.

Le Wall Street Journal a récemment publié un article sur la nature de la fracturation hydraulique. Leurs conclusions : la productivité a fortement augmenté durant les 10 dernières années. L’un des 2 puits dont ils ont parlé ne produisait que 800 barils par jour en 2003. Un autre puits similaire qu’ils ont mentionné produisait 2400 barils par jour en 2013, ce qui correspond au triplement de la production entre 2 puits similaires.

Cela semble être une révolution, un chef-d’oeuvre technologique. Cependant, lorsque vous analysez les chiffres, les problèmes arrivent. Cette augmentation dramatique de la production a été obtenue grâce à l’utilisation de 30 fois plus d’eau par rapport il y a 10 ans. Ils utilisent également 2 fois plus de sable.

Pour tripler la production, ils ont dû multiplier par 30 la quantité d’eau nécessaire. Il faut beaucoup d’énergie pour déplacer 9 millions de gallons d’eau. Et le souci, c’est que l’eau devient une denrée très rare. Science Magazine, l’une des meilleures publications sur la science, a récemment publié un grand article intitulé « sécheresse majeure ». Il parle de la sécheresse historique qui sévit sur l’ouest des États-Unis. Elle affecte notamment sérieusement la Californie.

Cette sécheresse va affecter l’intégralité du pays, car il va faire augmenter les prix alimentaires. Nous sommes donc à l’aube d’une catastrophe. Cette sécheresse va également déboucher sur une crise dans le secteur de la fracturation hydraulique. L’agriculture américaine a besoin d’eau pour nourrir le pays. C’est cela ou ce sera la famine.

L’Arabie Saoudite le comprend et elle voit ce qui se passe avec la fracturation hydraulique : les coûts augmentent. Les actions de ce secteur ont déjà baissé de 20 à 25 %. Si le cours du pétrole devait baisser de 10 à 15 % supplémentaires, cela va fortement handicaper, et peut-être mettre à terre des entreprises actives dans la fracturation hydraulique. L’Arabie Saoudite montre au monde qu’elle contrôle toujours le cours du brut. La consommation de pétrole a baissé en Occident, mais elle a fortement augmenté en Orient. La Chine consomme plus de pétrole et cela profite à l’Arabie Saoudite. De plus, bientôt, ils vont vendre du pétrole en yuans, et non en dollars.

Les règles du jeu sont en train de changer, et ces changements vont s’accélérer. La question est de savoir si nous allons assister à un effondrement de la production américaine par fracking. Quoi qu’il en soit, lorsque le pétrole pourra être acheté en d’autres devises que le dollar et lorsque les gens comprendront que la fracturation hydraulique n’a pas d’avenir, le monde changera radicalement. Cela pourrait arriver plus vite que certains le pensent.

Leeb à propos de l’or

Il y a une forte demande sur le marché de l’or, mais je ne suis pas sûr que nous ayons atteint le plus bas. Si le cours devait repartir à la baisse, les lecteurs ne doivent pas s’inquiéter. Il faut rester concentré sur la situation d’ensemble, car le jour qui nous rapproche d’une hausse spectaculaire des métaux précieux est de plus en plus proche. »

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