Article de SputnikNews.com, publié le 15 juillet 2016 :

La politique accommodante de la banque centrale européenne crée des risques pour l’ensemble du système financier européen, d’après l’économiste allemand Ernst Wolff

La BCE a acheté pour 85,1 milliards d’euros de dette en juin dans le cadre de son programme d’assouplissement quantitatif, d’après Bloomberg. (…) Ce programme prévoit pour 80 milliards d’euros d’achats mensuels. Avec celui-ci, la banque centrale investit directement dans l’économie européenne  sans passer par les banques.

Ce programme crée des risques significatifs tandis que ses avantages sont douteux, d’après l’expert financier Ernst Wolff. D’après lui, cette initiative pourrait déboucher sur un effondrement financier total.

D’après l’analyste, les politiques de la BCE créent des risques sérieux pour les pays les moins développés de la zone euro, comme la Grèce. Simultanément, les économies les plus avancées comme celles de l’Allemagne en retirent tous les avantages, la BCE travaillant au bénéfice des riches et des puissants.

En plus d’acheter des obligations d’entreprises, la BCE achète des obligations gouvernementales. Cependant, d’après les règles en vigueur, la banque ne peut acheter des obligations dont le taux est inférieur à son taux directeur, qui est actuellement de -0,4 %. Cependant, comme le note Wolff, la BCE enfreint régulièrement cette règle, notamment lorsqu’elle achète des Bunds.

« La BCE, ainsi que d’autres institutions importantes, ne suivent pas les règles. Le système financier est une véritable pagaille. Il y a 3 ans, personne n’aurait pu imaginer que l’on connaîtrait des taux négatifs ou que la BCE achèterait des obligations pourries. Aujourd’hui, l’intégralité du système est en roue libre, » a-t-il déclaré à Sputnik.

En théorie, la BCE ne peut acheter des actions de sociétés allemandes. Mais elle est probablement impliquée dans la stabilisation de la Deutsche Bank, d’après l’expert. Simultanément, si la banque centrale décide d’assouplir ses règles encadrant ses achats d’actifs, les leaders européens devraient s’y opposer.

« La BCE est une institution supranationale. Chaque pays européen poursuit ses propres intérêts. C’est pourquoi ils s’opposent à l’initiative. Par exemple, l’Italie souhaite sauver ses banques via l’entremise du Mécanisme Européen de Stabilité. Mais l’Allemagne est contre, car elle fournit des garanties financières du MES. Nous voyons bien que la crise financière ravive les conflits autrefois latents. Ceux-ci sont une menace pour l’Union européenne, » a déclaré Wolff.

L’expert a également critiqué la politique monétaire de la BCE. Selon lui, elle a pour objectif de reporter la faillite de la zone euro.  (…)

« Actuellement, il y a des bulles qui gonflent sur les marchés obligataires, actions et de l’immobilier. La tendance ne pourra être inversée. Nous sommes à la veille d’une grosse catastrophe, » a-t-il averti. Dans ce contexte, un effondrement économique serait probablement suivi par l’effondrement de l’ensemble de la politique d’intégration européenne, toujours selon lui :

« L’Union européenne va probablement se désintégrer. Mais il est impossible de prévoir comment. Le Brexit n’a fait qu’intensifier les tendances nationalistes à travers l’Europe. Le risque d’effondrement est en train de grimper, » a-t-il conclu.

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