L’or est passé sous 1 300 dollars l’once alors même que FMI alerte sur le niveau record d’endettement mondial et pense qu’il est responsable de la faible croissance. Le remède ? Plus de dette publique, préconise le FMI. Dans ces conditions, nous conservons notre bouée de sauvetage financière.

Cette dépêche de Bloomberg, datée d’hier, a déclenché un rire nerveux de ma part. Elle m’a rappelée cette célèbre réplique d’Audiard “Les cons, ça ose tout. C’est même à ça qu’on les reconnaît”.

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Donc, Deutsche Bank a des idées sur l’or et pense que l’or à moins de 1 300 dollars l’once est surévalué.

Deutsche Bank qui est sous le coup d’un litige concernant des malversations sur le fixing du cours de l’or.

Deutsche Bank qui n’arrive pas à livrer un de ses clients de son contrat d’or physique et ne donne aucune explication quant à son défaut.

Deutsche Bank qui, en sombrant, menace d’engloutir le système financier dans les remous de son naufrage.
Soyons sérieux.

L’argumentaire de Deutsche Bank est que la croissance mondiale ralentissant, il y aura moins de demande d’or physique en provenance de l’Inde et de la Chine. Les cours reflètent une pression de la demande et la Chine et l’Inde sont les gros demandeurs, la demande d’or d’investissement étant marginale. CQFD.

Dans le même temps, le Fonds monétaire international indique que la dette mondiale dépasse 152 000 milliards de dollars, deux fois la taille de l’économie mondiale. Elle dépasse le niveau de 2009.

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La dette brute est tout simplement la dette, par opposition à la dette nette qui est la dette diminuée des actifs financiers détenus par les gouvernements.

La plupart de cette dette est concentrée dans les pays riches, note le FMI, qui indique aussi que la dette privée freine la croissance.

“La dette privée excessive est un frein majeur à la reprise économique mondiale et un risque pour la stabilité financière a dit Vitor Gaspar du FMI, en présentant les chiffres collectés par le FMI et la Banque des règlements internationaux auprès de 113 pays pesant 94% de l’économie mondiale.

Hohoho, le FMI reconnaîtrait que la dette a brûlé l’argent du futur, ce qui explique que la croissance patine ? Face à cette clairvoyance, des larmes d’émotion coulent sur mon clavier…

Mais non, pas si vite. Plus loin, le FMI pousse les gouvernements à “agir pour doper la croissance. Il faut plus de dette. La dette est bonne, avait insisté l’universitaire économiste Paul Krugman sur son blog le 21 août.

C’est le miracle de la dette, cher lecteur. La dette privée n’est pas bonne mais la dette publique, elle, est bonne… Les gens qui gagnent de l’argent sont des crétins qui ne savent pas le réinvestir, mais ceux qui administrent l’argent des autres, l’argent public, celui des impôts, savent mieux que les premiers quoi en faire.

Question : quelle quantité de dette faut-il au monde ?

Plus, répond la Parasitocratie, sans vraiment avancer de chiffres.

Ce qui est, avouez-le cher lecteur, très inquiétant. Car voyez-vous, la dette publique n’est qu’un stock d’impôts en devenir et la Parasitocratie semble favoriser l’impôt infini.

Mais nous, nous savons que nos ressources sont finies, il va donc y avoir un problème.

La dette publique risque bien de ne pas être payée. C’est pour ça que nous avons de l’or : parce que c’est un actif financier qui n’est la dette de personne et parce qu’un jour il faudra bien apurer les comptes publics.

Mais pourquoi l’or baisse-t-il ? Parce que les investisseurs pensent que la Fed va relever son taux directeur en décembre, nous dit la presse spécialisée.

Parce que certaines banques commerciales européennes en auraient vendu, dit une rumeur non confirmée.

Est-ce vraiment important ?

Non. Tant que les dettes augmentent, que la croissance n’est pas là et que le FMI appelle à plus de tout ce qui n’a pas marché jusqu’à présent, l’or est une bouée de sauvetage. Il sera temps de vendre lorsque les rendements des emprunts d’Etat diminué de l’inflation seront honnêtes.

Nous en sommes loin.

Pour plus d’informations et de conseils de ce genre, c’est ici et c’est gratuit.

Article de Simone Wapler, via les Publications Agora.

simone_waplerSimone Wapler est directrice éditoriale des publications Agora, spécialisées dans les analyses et conseils financiers. Ingénieur de formation, elle a quitté les laboratoires pour les marchés financiers et vécu l’éclatement de la bulle internet. Grâce à son expertise, elle sert aujourd’hui, non pas la cause des multinationales ou des banquiers, mais celle des particuliers.

Elle a publié « Pourquoi la France va faire faillite » (2012), « Comment l’État va faire main basse sur votre argent » (2013), « Pouvez-vous faire confiance à votre banque ? » (2014) et “La fabrique de pauvres” (2015) aux Éditions Ixelles.

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