Une gigantesque bulle s’est formée à la fois sur les actions et sur les obligations partout dans le monde. D’habitude les obligations servaient de refuge lorsque les actions plongeaient et inversement. Où ira cette fois l’argent ?

Si la question est simple, la réponse n’est pas facile.

Typiquement, les cours des obligations et des actions évoluent comme les plateaux d’une balance. Lorsque l’un monte, l’autre descend, et vice versa. Si l’un des deux est frappé de plein fouet, les investisseurs se précipitent sur l’autre.

Mais nous ne sommes pas dans un marché typique. Les actions et les obligations sont sur une pente ascendante. Les deux marchés sont chers ; et lorsque l’un des deux monte, l’autre le suit.

Dans le jargon boursier, on dit que les actions et les obligations sont étroitement “corrélées.” Selon le Wall Street Journal, les bons du Trésor et le S&P 500 sont aujourd’hui plus que jamais corrélés “depuis 10 ans.”

C’est là que le problème se pose…

Lorsque les actions et les obligations sont trop corrélées, cela signifie généralement que les banques centrales ont jeté tant de sable dans les rouages que la machine du marché s’est cassée. Le compromis normal entre les actions et les obligations ne fonctionne plus. Un “événement” majeur de correction pourrait bien ne pas être loin.

Les taux d’intérêt à peine au-dessus de zéro de la Fed font que les investisseurs recherchent désespérément du rendement. Selon mon collègue Charles Hugues Smith :

“L’argent gratis pour les financiers a suscité une quête du rendement partout où il pouvait y en avoir. Le résultat est que les classes d’actifs avec un rendement sont devenues étroitement corrélées.

Les actions comme les obligations sont surévaluées. Cela signifie qu’il n’y a aucun moyen d’attraper des obligations à prix intéressant si les actions se prennent les pieds dans le tapis :

“Lorsque toutes les principales classes d’actifs sont dans une bulle, il n’y a pas de classe d’actif ‘meilleure marché’ où transférer son capital.

C’est là que les choses deviennent intéressantes.

Comme l’observe R.J. Grant, directeur des marchés actions chez KBW :

“‘Lorsqu’il y a trop de monde sur les trades, ils passent généralement par une courte période de débouclage violent.

Il faut comparer cela à un ressort en spirale, explique Vadim Zlotnikov, directeur de la stratégie chez AllianceBernstein Holding LP. “Parce que la marge de sécurité est assez étroite, on peut avoir des mouvements importants sur la base d’informations complémentaires relativement peu significatives.”

Un rien suffirait à tout déclencher. Une rumeur inquiétante… Les bribes d’une conversation que l’on surprend… Une hausse des taux

Les marchés s’attendent à ce que la Fed relève les taux en décembre. Mais même une hausse mineure des taux pourrait détendre le ressort, comme l’explique l’investisseur milliardaire Ray Dalio de Bridgewater Associates :

“Si les taux d’intérêt s’élèvent juste un peu plus que ce qui est escompté sur la courbe, cela aura un gros effet négatif sur le prix des obligations et de tous les actifs car ils sont tous très sensibles au taux d’escompte.

Par conséquent, continue Dalio, “les risques sont asymétriques à la baisse.

Existe-t-il une classe d’actifs sans risques “asymétriques à la baisse ?” Les seules classes d’actifs qui ne soient pas dans une bulle sont ceux qui n’offrent pas de rendement : les métaux précieux et les matières premières.

Des dizaines de milliers de milliards de dollars se trouvent dans les actions et les obligations. Seule une minuscule fraction de cette somme est investie dans les métaux précieux et les matières premières. Si le sol s’écroule, quels effets auront 10 000 milliards de dollars à la recherche d’un refuge sur les petites classes d’actifs comme les métaux précieux et les secteurs liés aux marchés des matières premières ?

Sa réponse :

“Le chaos qui apparaîtra lorsque des dizaines de milliards de dollars, de yen, de yuans et d’euros, etc., essaieront de gagner les issues de secours lorsque la bulle des actifs éclatera sera monumental ; la hausse des prix des petites classes d’actifs à mesure qu’arrivera en force l’argent sera tout aussi monumentale.

HSBC vient tout juste de publier une alerte : les récents mouvements du marché boursier ressemblent fortement au “lundi noir” de 1987… qui avait aussi eu lieu au mois d’octobre. Nous ne le mentionnons qu’en passant, bien sûr.

Mais il serait peut-être temps aujourd’hui de se diriger vers les issues de secours avant qu’elles ne soient prises d’assaut.

Pour plus d’informations et de conseils de ce genre, c’est ici et c’est gratuit.

Article de Brian Maher, via les publications Agora.

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