Le rapport annuel de la BRI a tiré une multitude de sonnettes d’alarme. Malgré tous ces avertissements lancés à l’adresse des banquiers centraux, elle a oublié l’essentiel, à savoir les bulles financières, selon Mike Sheldock (source).
Le ciel n’est pas dégagé
Les personnes qui ont feuilleté le rapport annuel de la BRI long de 78 pages ont eu beau chercher, ils n’ont pas pu y trouver un message rassurant. La BRI l’a écrit clairement, le ciel est loin d’être dégagé.
Les politiques monétaires ne peuvent être le moteur de la croissance
En touchant dans le mille, la BRI a vilipendé les banques centrales. « Ce qui est bon pour aujourd’hui ne le sera peut-être pas pour demain. Plus fondamentalement, les politiques monétaires ne peuvent être le moteur de la croissance. »
Les banques centrales ne sont apparemment pas d’accord. Les marchés sont tout excités à l’idée de la baisse des taux qu’ils attendent aux États-Unis, tandis que Trump continue de menacer de droits de douane ses partenaires internationaux.
Surchauffe
« Le secteur corporate de certains pays montre des signes clairs de surchauffe. Le symptôme le plus visible est probablement la croissance remarquable des prêts levier, qui ont atteint la somme de 3 trillions de dollars.
Cela fait un moment que les standards de crédit se détériorent en raison de l’énorme demande d’investisseurs à la recherche de rendement. Des produits structurés tels que les CLO se sont démultipliés, ce qui n’est pas sans faire penser aux CDO qui ont amplifié la crise des subprimes. »
Effondrement de la qualité des actifs
La baisse de notations des actifs à l’occasion du prochain renversement économique pourrait engendrer des pertes massives et rapides.
« Alors que les caisses de retraite et autres institutions ont augmenté leur exposition aux actifs risqués, les pertes mark to market pourraient engendrer des ventes paniquées et réduire la disponibilité du crédit »
La proportion des obligations dotées de la plus basse notation dans les fonds axés sur les obligations corporate est passée de 22 % en Europe et de 25 % aux États-Unis en 2010 à environ 45 % dans ces 2 régions.
Entreprises zombies
« Les sociétés dans l’incapacité de servir leur dette avec leurs profits durant une période prolongée et dont les perspectives de croissance sont faibles, ce que l’on appelle les entreprises zombies, sont en moyenne endettées de 40 % de plus que leurs pairs rentables.
Ces entreprises sapent la croissance de la productivité générale non seulement en étant moins productives elles-mêmes, mais également en accaparant des ressources convoitées par des sociétés plus productives. »
Rentabilité des banques
« Malheureusement, la rentabilité des banques n’est pas brillante. En fait, si on la mesure sur base des retours sur actifs, la rentabilité moyenne des banques des économies avancées est substantiellement plus basse qu’au début des années 2000. »
Des facteurs macro-économiques et spécifiques au secteur bancaire ont sapé la rentabilité des banques. Du côté macro-économique, des taux durablement bas et une croissance limitée réduisent les profits. (…) De plus, cette rentabilité basse encourage les pratiques dangereuses. Les banques les moins profitables ont plus tendance à accorder des crédits à des profils plus risqués ou à prêter à des entreprises zombies.
Politiques monétaires
« L’efficacité des politiques monétaires baisse avec le temps, se reposer sur elles coûtera cher. De tels excès peuvent contribuer à l’émergence de vulnérabilités financières, ainsi que réduire les futures marges de manœuvre. Il est naturel de demander jusqu’où on peut aller avec cette approche. Plus clairement, les politiques monétaires ne peuvent être le moteur de la croissance. Elles doivent être considérées comme un filet de sécurité. »