Depuis 2008, les banques centrales sont passées en mode de pilotage complètement manuel de l’économie. Si elles sont parvenues à obtenir des résultats du côté des marchés, en gonflant à des niveaux jamais vus les bulles sur des actifs comme les actions, les obligations ou encore l’immobilier grâce aux « politiques non conventionnelles » que sont les assouplissements quantitatifs et les taux plancher ou négatifs, le bilan est moins reluisant en ce qui concerne la croissance ou encore l’emploi réel.

Mais même du côté des marchés, des fissures dans l’édifice branlant des banques centrales commencent à apparaître, fissures qui remettent en cause la stabilité même de l’édifice financier. À ce titre, le graphique de Zero Hedge le montre très bien (ci-dessus) : alors que le bilan de la BCE a atteint de nouveaux records, ce n’est plus suffisant pour faire grimper les actions européennes.

L’échec des banques centrales est entériné

Comme le note le site iconoclaste américain, Draghi se retrouve désormais dans le même bateau que Yellen, baptisé Impuissance. Du côté du Japon, c’est le même son de cloche : Kuroda, qui avait fait référence en 2015 à Peter Pan en soulignant l’importance du positivisme car « au moment même où vous doutez de votre capacité à voler, vous devenez incapable de le faire », a apparemment reçu la visite de la Fée Clochette qui les lui a sonnées en lui rappelant la triste réalité. Dans un moment de sobriété bienvenu, le gouverneur de la banque du Japon a ainsi déclaré que « les politiques monétaires  n’engendrent pas toujours les résultats escomptés » (source Zero Hedge). Kuroda et cie vont-ils connaître leur propre moment « à la Greenspan », à savoir la réalisation que l’œuvre de leur vie est en fait une imposture ?

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À ce point, nous pouvons dire que la crédibilité des banques centrales s’est totalement évaporée, même si ce fait doit encore être assimilé par de nombreux investisseurs et gestionnaires. Tandis qu’une frange grandissante comprend que ce sont les banques centrales qui, elles seules, font la pluie et le beau temps sur les marchés, certains estiment encore qu’elles disposent des capacités à « couvrir leurs investissements », toute baisse étant enrayée par les interventions des banques centrales. Si vous en doutez, il suffit de lire le titre de cet article de Reuters :

« La BCE est prête à supporter les marchés en cas de Brexit »

Et pour les plus sceptiques, traduction du premier paragraphe : « La BCE s’engagerait publiquement à soutenir les marchés financiers en tandem avec la Banque d’Angleterre si la Grande-Bretagne devait voter en faveur de la sortie de l’union, des officiels proches du dossier ont déclaré à Reuters. » Pour voir les marchés libres en action, il faudra repasser plus tard. La reprise est bien trop vigoureuse pour leur permettre d’évoluer librement !

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