Interview de James Turk, publiée, le 22 juin 2016 sur KWN : 

« Cela commence à vraiment sentir le roussi pour les banques. Les cours de nombreuses actions bancaires sont dans une tendance baissière claire, ce qui est particulièrement le cas pour les banques européennes. Elles sont nombreuses à être embourbées dans des marais de prêts non garantis qui ne seront jamais remboursés et qui devront donc être passés en perte totale.

Le pays le plus mal en point est probablement l’Italie. Les crédits non performants, c’est-à-dire ceux dont les remboursements ne suivent pas les termes définis, représentent des sommes supérieures aux capitaux propres des banques. Pire encore, les crédits non performants des banques italiennes ont à nouveau augmenté sur les 12 derniers mois, passant de 17 à 18 %. Il est difficile d’imaginer que 18 % de tous les crédits émis dans un pays présentent des créances en souffrance. Comme l’indique le taux de chômage italien de 11,7 %, l’économie de la Botte est en difficulté.

L’Espagne, Portugal et d’autres pays ont également ce genre de problème. Nous devons reconnaître le fait que ces créances douteuses sont peut-être insurmontables vu qu’elles sont supérieures au capital des banques. Celles-ci ne peuvent donc les passer en pertes vu que cela engloutirait leurs capitaux propres. Autrement dit, ces banques sont techniquement en faillite vu que la valeur de ces actifs telle que rapportée sur leur bilan moins leur valeur véritable représente un montant supérieur à leurs fonds propres.

Nous ne devons donc pas être bernés par le fait que ces banques sont toujours en activité. Malgré le fait que bon nombre d’entre elles soient insolvables, elles restent liquides en raison des largesses de la BCE, qui préfère les maintenir en vie plutôt que de faire face aux conséquences d’une faillite.

En cas de faillite, soit le gouvernement doit renflouer la banque, soit ce sont les clients ou les investisseurs qui doivent le faire, comme ce fut le cas à Chypre et en Grèce. La situation aux États-Unis n’en est d’autant pas plus reluisante, comme le montre le graphique ci-dessous :

prets-defaut-usa

Il montre les changements annuels des prêts en défaut qui sont dus aux banques américaines. Le graphique vient d’être mis à jour jusqu’au 1er janvier 2016, ce qui signifie qu’il affiche une période de latence de 6 mois et que nous ne pouvons donc connaître la faiblesse actuelle de l’économie, qui je pense indiquera un environnement qui s’est empiré.

Lorsque la courbe passe au-dessus de zéro, il s’agit souvent d’un bon indicateur d’une récession à venir. Ce graphique indique donc que nous serions entrés en récession, scénario qui est corroboré par toute une série d’autres indicateurs économiques. (…) »

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