Les analystes qui affirment que la Fed s’est elle-même prise au piège avec ses achats massifs de Treasuries sont légions. Charles Himmelberg, analyste de chez Goldman Sachs, a pris la peine d’évaluer les pertes que subirait le marché obligataire en cas d’une hausse des taux de 1 % (ce qui signifie que nous serions encore loin de la moyenne historique…). Lorsqu’on prend connaissance du montant de l’ardoise, le fait que la Fed est faites comme un rat devient incontestable !

Zero Hedge, qui a commenté cette analyse dans cet article du 4 juin, explique qu’après 7 années de guerre des devises, les banques centrales, dévaluant tour à tour afin de désespérément tenter de relancer la machine enrayée de la croissance, ont fait chuter les taux obligataires si bien qu’aujourd’hui, un total de 10 trillions de dette à travers le monde « offre » un rendement négatif, ce qui signifie que vous devez payer pour avoir le privilège de prêter votre argent à un état souvent surendetté ! Tant que les taux ne grimpent pas et que les obligations trouvent preneur, cette stratégie est relativement sure. Par contre, un risque majeur se profile si les banques centrales se mettent à serrer la vis.

Parmi les partisans d’un planning de hausse des taux plus agressif, il y a notamment les banques, désireuses d’augmenter leurs revenus. Cependant, celles-ci, à l’instar de Matt Dimon, ne prennent pas en compte les pertes que les détenteurs d’obligations à long terme acquises dans le passé devront encaisser en cas de hausse des taux (vu que la valeur d’une obligation évolue en sens opposé des taux).

Quel est le risque ? D’après Charles Himmelberg de Goldman Sachs, en cas de hausse des taux du pourcent souhaité par Dimon, la perte de valeur devrait s’élever entre 1 et 2,4 trillions de dollars ! Pour remettre ces montants dans leur contexte, même l’estimation basse d’un trillion serait supérieure de 50 % aux pertes du crash obligataire de 1994, ainsi que plus élevée à l’ensemble des pertes accumulées jusqu’à présent sur le marché des titres adossés à des créances hypothécaire (MBS, titrisation du crédit hypothécaire). En cas de normalisation des taux à leur niveau historique (3,5 %), les pertes s’élèveraient à 3 trillions de dollars.

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