Article de Jim Clinton, CEO de Gallup, publié sur le site de l’institut de sondage américain le 20 septembre 2016 :

« Je lis beaucoup de choses à propos de l’économie « qui se redresse ». Cette nouvelle fut même annoncée en fanfare sur la première page du New York Times et du Financial Times la semaine dernière. Je ne pense pas que ce soit vrai.

Le nombre d’Américains qui se considèrent comme faisant partie des classes moyennes et supérieures est tombé de 10 %, d’une moyenne de 61 % entre 2000 et 2008 à 51 % aujourd’hui.

10 % d’une population totale de 250 millions, celle des États-Unis, cela signifie que 25 millions d’Américains ont vu leur vie économique s’effondrer.

Les médias passent à côté du fait que ces 25 millions d’Américains ne sont pas pris en compte dans le taux de chômage officiel de 4,9 %, souvent mentionné.

Prenons l’exemple fictif d’un salarié de la classe moyenne jouissant d’un bon salaire, disons 65.000 $ par an. Son emploi disparaît dans notre monde en constante mutation ; son nouvel emploi lui rapporte 14 $ de l’heure, soit environ 28.000 $ par an. Cet Américain anéanti reste comptabilisé en tant que travailleur à temps plein vu qu’il occupe toujours un tel emploi, même si son salaire a fortement chuté, tout comme ses avantages. Il s’est fait évincer de la classe moyenne sans que cela puisse se voir dans les rapports et statistiques actuels.

Le coût émotionnel sur cette personne est encore plus désastreux ; la perte subite d’une partie importante des revenus du ménage peut faire chuter l’estime de soi et la dignité de cette personne pour déboucher sur un environnement de désespoir que l’on n’a plus vu depuis la Grande Dépression.

Des millions d’Américains, même s’ils touchent encore de bons salaires, sont à un cheveu de ceux qui sont au chômage, sous-employés ou qui ont vu leurs revenus chuter. Nous connaissons tous de telles personnes.

3 indicateurs doivent être renversés au risque de perdre l’ensemble de la classe moyenne.

  1. D’après le U.S. Bureau of Labor Statistics, le pourcentage d’Américains adultes occupant un emploi à temps plein oscille autour des 48 % depuis 2010 ; il s’agit du chiffre le plus bas depuis 1983.
  2. Le nombre de sociétés cotées en Bourse a presque été divisé par 2 durant ces 20 dernières années, passant d’environ 7.300 à 3.700. Tout cela parce que les sociétés ne peuvent plus croître de façon organique, soit augmenter leur chiffre d’affaires grâce à de nouveaux clients ou à leurs clients existants. Ils ont abandonné cette stratégie pour acheter à prix d’or leurs concurrents, ce qui a fait chuter le nombre de sociétés cotées en Bourse. Cela contribue sérieusement aux pertes massives d’emplois pour les classes moyennes.
  3. La création d’entreprise a atteint un plus bas historique. Les Américains ne se lancent plus dans la création d’activité. Et ceux qui démarrent une société connaissent l’une des croissances les plus faibles de l’histoire.

L’entrepreneuriat est en chute libre, mais cela n’est pas une fatalité. Les PME peuvent sauver l’Amérique ainsi que les classes moyennes.»

Gallup estime que ce sont les petites entreprises (…) qui sont le moteur de la nouvelle économie. D’après la U.S. Small Business Administration, 65 % des nouveaux emplois sont créés par de petites entreprises, et non par les grandes sociétés.

« Voici le problème : la mort des petites entreprises a récemment surpassé leur création. Le U.S. Census Bureau rapporte que le différentiel entre la création et la mort d’entreprise s’est inversé pour la première fois en 2008. Durant presque les 3 dernières décennies, il y avait aux États-Unis en moyenne une différence positive de 120.000 entre les créations et les fermetures d’entreprises. Mais entre 2008 et 2011, 420.000 sociétés ont été créées en moyenne alors que 450.000 disparaissaient.

En bref, les 2 institutions les plus dignes de confiance sont l’Armée et les petites entreprises. La plupart des gens connaissent l’importance de notre armée, mais ils sont bien moins nombreux à comprendre le rôle des petites entreprises dans la création de la majorité des nouveaux emplois, ainsi que dans la sécurité nationale en elle-même.

Les États-Unis ont besoin des PME pour connaître à nouveau la prospérité. Elles sont notre meilleure chance pour générer cette croissance tant nécessaire, fournir de bons emplois et en fin de compte accélérer le développement humain. Si nous y parvenons, nous pouvons sauver l’Amérique, restaurer la classe moyenne et redevenir la première puissance mondiale.»

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