Jeffrey Gundlach croit dur comme fer dans les matières premières lorsqu’il s’agit d’investissement. CNBC lui a demandé durant l’émission Halftime Report de citer l’actif qui récolte actuellement ses suffrages. « J’aime toujours les matières premières », a-t-il déclaré vendredi. « Je pense qu’en fin de cycle économique leur valeur augmente toujours. »
Jeffrey Gundlach a relevé que ce cycle de croissance économique est l’un des plus longs de l’histoire. Il a ensuite expliqué comment les prix des matières premières ont été jusqu’à grimper de 100 %, 200 ou même 400 % dans un scénario similaire…
« La plupart des investisseurs ont sous-investi, ou non même aucune position dans les matières premières car elles ont été si calmes, si endormies », a-t-il déclaré. « Les matières premières sont l’investissement de choix selon moi pour les investisseurs qui veulent se diversifier à des points d’entrée bas. »
En décembre, l’investisseur dans les obligations avait déjà recommandé les matières premières pour 2018.
Même son de cloche du côté de chez Macquarie
Cet article du Business Insider Australie, qui relaie la position de Macquarie, ne donne pas d’autre conseil : investissez dans les matières premières.
« Macquarie Bank pense que la baisse du dollar n’est que le début, même si les taux obligataires doivent continuer à grimper. Et tandis que les marchés actions semblent être arrivés à leur plus haut et que la croissance mondiale semble gagner en traction, le conseil de la banque est simple : achetez des matières premières.
« Sur les marchés ou dans la vie, une chose est très importante, c’est le timing », a déclaré Ric Deverell, économiste en chef de Macquarie.
« Alors que le prix des obligations devrait baisser dans les années à venir et que les actions semblent chères, les matières premières ont déjà mangé leur pain noir avec le ralentissement du super cycle chinois. La plupart des matières premières sont désormais proches de leurs moyennes mobiles à long terme.
Dans un tel contexte, nous pensons qu’il est temps de reconsidérer le cas des matières premières. Tout portefeuille équilibré devrait s’exposer davantage à celles-ci. »
Alors que la liste des alternatives d’investissements se raccourcit de jour en jour tandis que l’on s’attend à ce que la faiblesse du dollar perdure, Deverell affirme qu’une croissance mondiale en hausse est clairement positive pour les matières premières.
« La croissance mondiale s’améliore, elle semble plus durable. Même si cela ne garantit pas des prix des matières premières en hausse, cela suggère au moins une période à venir de stabilité relative après les remous de ces dernières années », a-t-il déclaré.
« La croissance mondiale solide profitera aux matières premières, pas aux obligations. »
Et si la croissance continue d’accélérer, en ayant des conséquences sur les capacités de production et les marchés du travail, cela devrait déboucher sur des pressions inflationnistes, un contexte qui ne devrait pas uniquement favoriser les métaux précieux, selon Deverell, mais l’ensemble du complexe des matières premières.
« Selon nous, la combinaison forte croissance, stimulations fiscales américaines et le retour des esprits des animaux ont enfin forcé les marchés à remettre en cause la stagnation séculaire du prix des matières premières durant ces dernières années », a-t-il déclaré, faisant référence à un environnement économique caractérisé par une faible croissance et une faible inflation.
« Si la majorité des gens se concentrent sur l’avantage de détenir des métaux précieux en tant que protection contre l’inflation, une inflation qui monte progressivement est également positive pour le complexe des matières premières industrielles. »
En ce qui concerne les risques posés par les faiblesses des marchés actions et obligataires qui se propageraient au complexe des matières premières, Deverell réfute l’argument avec le graphique ci-dessous, qui montre qu’il n’y a quasiment pas de corrélation entre les obligations/actions et les matières premières durant ces 15 dernières années.
Il anticipe la poursuite de cette tendance. « Nous nous attendons à ce que cette absence de corrélation significative entre les matières premières et les actions ainsi que les matières premières et les obligations continue. »
Hausse des taux américains ne signifie pas nécessairement dollar plus fort
Et enfin, pour finir cet article, un petit graphique pour prouver que le raisonnement instinctif « taux plus élevés = dollar plus fort » n’est pas systématiquement valide, l’histoire prouve que ce n’est pas toujours le cas :