Le 31 mars, James Turk était le premier à prédire la chypriotisation de la Grèce courant du mois d’avril. Depuis, Ambrose Evan Pritchard du Telegraph et d’autres ont embrayé sur son analyse. Durant sa dernière intervention sur KWN, Turk est revenu sur la Grèce et a expliqué notamment pourquoi la nationalisation des banques grecques, dont on parle aujourd’hui, pourrait se produire entre le 10 et le 14 avril.

« La période des vacances de Pâques de 4 jours est passée en Europe occidentale sans que la BCE saisisse les dépôts des épargnants. La Grèce est parvenue à faire face à ses obligations financières de mars mais Athènes est toujours sur la corde raide. Comme nous en avons parlé la semaine dernière, le plus dur reste à venir.

Des obligations grecques arrivent à maturité le 14 et le 17 avril pour 2,4 milliards d’euros. Mais avant cela, le 9 avril, la Grèce doit rembourser 450 millions au FMI.

Il est intéressant de remarquer que le lendemain, le 10 avril, la fête de Pâques orthodoxe démarre celle-ci ayant lieu une semaine plus tard que la version catholique. Vu qu’il va y avoir une période de 4 jours fériés intercalés entre ces 2 grandes échéances, il s’agit donc de la période idéale pour la chypriotisation des épargnants grecs.

La BCE cerne les dépôts grecs

Le gouvernement grec a clairement signifié qu’il était presque à court d’argent. Et pour couronner le tout, l’exposition de la BCE à la Grèce ne cesse d’approcher la totalité des dépôts enregistrés sur les comptes des banques grecques alors que le bank run se poursuit. Conformément au modèle qui a été créé et utilisé pour Chypre, la BCE ne laissera pas son exposition dépasser le montant total des dépôts dans les banques. Tel un vautour, la BCE plane en cercle au-dessus de ces dépôts.

Pour des raisons politiques évidentes, la BCE ne peut pas se tourner vers le reste de l’Europe pour lui demander de rembourser l’argent qui lui est dû par la Grèce. Ce n’est pas une option. Il n’y a aucune possibilité réaliste de voir la Grèce rembourser seule ce qu’elle doit. Le gouvernement grec et les banques du pays n’ont pas les capacités financières pour rembourser la BCE et ses autres créditeurs comme c’était le cas de Chypre à l’époque.

La BCE s’apprête à voler l’argent des épargnants grecs

À moins d’une manne d’argent providentielle fournie par l’Allemagne ou d’une autre source improbable (note : peut-être la Russie), la saisie est la seule option pour la BCE. Elle confisquera donc les dépôts grecs afin de rembourser les émissions obligataires du pays, offrant ainsi un remake de ce qui s’est passé à Chypre. Nous ne devons pas oublier que les planificateurs centraux ont clairement affirmé qu’il s’agirait du modèle de résolution désormais utilisé en cas de crise similaire. (…)

Le gouvernement grec et les banques n’ont pas fermé tentant de faire durer la mascarade avec l’aide de nouveaux prêts et d’articles optimistes parus dans la presse. Ce faisant, la Troïka espérait pouvoir convaincre aussi bien en Grèce qu’à l’étranger que le gouvernement grec et les banques du pays étaient solvables.

Cela n’a pas marché, en témoigne le bank run qui a lieu en Grèce. (…) La BCE, qui s’est mis elle-même dans cette situation doit désormais débrancher Athènes avant que la dette ne soit supérieure aux dépôts enregistrés dans les banques grecques. (…)

La Troïka teste désormais Tsipras pour voir à qui il va définitivement prêter allégeance. Va-t-il défendre jusqu’au bout les intérêts du peuple grec ou va-t-il se soumettre, ce qui lui permettra de rester premier ministre ? Dans les coulisses, Bruxelles et la BCE tentent de bouleverser l’échiquier politique grec en essayant de forcer un rapprochement entre Syriza et d’autres forces politiques traditionnelles prêtes à faire encore plus de concessions.

La rencontre entre Poutine et Tsipras

Les Eurocrates sont ouvertement hostiles aux éléments anti austérité du parti de Tsipras, ils ne veulent rien entendre à propos de son appel à l’aide pour réparer les erreurs commises par les gouvernements grecs précédents. Cette approche dure adoptée par Bruxelles a eu des conséquences malheureuses, comme la visite de M. Tsipras mercredi à Moscou. (…) »

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