Vous l’avez remarqué, les médias dominants ne parlent plus de la Grèce depuis quelques jours. La raison de ce black-out est simple : Athènes est au bord du défaut de paiement comme l’a expliqué James Turk durant son dernier passage chez KWN du 31 mars.

« En Grèce, la situation se détériore rapidement et les conséquences sont loin de se limiter à l’euro. Vos lecteurs doivent se préparer en cas de mauvaise surprise sur les marchés dans les semaines à venir.

La Grèce a disparu des écrans radars, des médias dominants, ils ne portent que très peu d’attention au fait que les caisses du gouvernement se vident rapidement. Les gros problèmes ont démarré le 31 mars.

La Grèce est en faillite

Athènes ne trouvera peut-être pas l’argent nécessaire pour faire face à ses obligations du mois. Mais même si elle y parvenait, un remboursement de 450 millions d’euros est dû au FMI pour le 9 avril. Mais ce n’est que le début, la Grèce devra ensuite franchir 2 obstacles qui semblent insurmontables.

2 émissions obligataires pour un total de 2,4 milliards d’euros arrivent à échéance le 14 et le 17 avril. La plupart de cette dette est détenue par les banques grecques qui préfèrent faire rouler ces obligations avec les fonds d’urgence obtenus auprès de la BCE plutôt que de demander le remboursement par l’État grec. Mais ces 2 émissions obligataires sont différentes, parce qu’au moins 500 millions d’euros sont dus à des investisseurs étrangers qui exigeront d’être payés.

Si la Grèce ne trouve pas l’argent ce serait le défaut, ce qui pourrait déclencher des clauses d’accélération de remboursement sur d’autres émissions obligataires. Ce scénario pourrait faire exploser le pays en plein vol et envoyer des ondes de choc à travers le globe. La BCE serait alors particulièrement ébranlée ainsi que ceux qui ont encore des dépôts dans les banques grecques. Mais je pense que la Grèce explosera avant le 14 avril.

La BCE a acheté aux banques européennes la quasi-totalité des émissions obligataires grecques qu’elles possédaient. Autrement dit, comme cela s’est passé après l’effondrement de Lehmann, il y aura une grande opération de sauvetage bancaire mais avec une nuance. Chypre est en fait une comparaison plus judicieuse parce que les pertes seront prises en charge par les épargnants et pas par l’ensemble des contribuables. Cette fois, les détenteurs d’obligations corporate des banques grecques pourraient devoir enregistrer des pertes, un scénario qui aurait des répercussions globales.

De nombreux gestionnaires de fonds ont acheté de la dette grecque à la recherche de rendement. Ce rendement élevé est évidemment assorti à un risque élevé. Ces gens ont pris le pari que la BCE empêchera l’effondrement de la Grèce mais aujourd’hui il semble que la BCE, le FMI et l’UE poussent la Grèce vers la faillite, un message que les Grecs perçoivent de plus en plus.

Accélération du Bank Run en Grèce

Le Bank Run que vit la Grèce est conséquent. Du pic des dépôts d’il y a 6 ans qui s’élevaient à presque 240 milliards d’euros, il n’y en a plus que 130 milliards aujourd’hui. Et environ 30 milliards ont quitté le système bancaire rien que durant ces trois derniers mois. Autrement dit environ 20 % des dépôts grecs ont quitté les banques durant le premier trimestre de l’année, preuve que ce Bank Run progressif n’est pas loin de se transformer en panique.

Les banques grecques dans la tourmente

Pendant des années, le gouvernement grec a gardé la tête hors de l’eau grâce à ses banques. Le gouvernement émettait des obligations à court terme qui étaient achetées par les banques grecques. Cet argent était dépensé aussi vite qu’il était reçu. De leur côté, les banques grecques utilisaient ces obligations en tant que garantie pour emprunter de l’argent à la BCE. Pour vous donner une idée de l’ampleur de ces emprunts, ils ont augmenté de plus de 10 milliards rien que le mois dernier pour atteindre aujourd’hui 70 milliards d’euros.

Les banques grecques n’ont pas emprunté cet argent à la BCE par choix mais plutôt par désespoir. Ils sont dans un cercle vicieux perdant des dépôts et chargés avec de la dette pourrie qui ne pourra être remboursée alors que l’économie grecque se désintègre, ce qui oblige la BCE à réagir.

La BCE va voler l’argent des épargnants

La seule méthode pour la BCE de se rembourser consiste à voler l’argent des épargnants, comme ce fut le cas à Chypre. Pour se protéger, la BCE ne laissera pas le montant des dépôts sur les comptes grecs fondre à des montants inférieurs à ce qui lui est dû. Et vu que les emprunts auprès de la BCE ne cessent d’augmenter et que les dépôts ne cessent de baisser, nous nous rapprochons rapidement du moment fatidique.

La BCE va débrancher la Grèce dans les 2 semaines

En conséquence, je m’attends à ce que la BCE débranche la Grèce dans les 2 semaines. Elle ne quittera pas l’euroà l’instar de Chypre mais Athènes va vivre un remake de ce qui s’est passé sur l’île d’Aphrodite.

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