Par où commencer ? L’or, qui a repris de sa superbe depuis le début de l’année, a connu une journée exceptionnelle hier pour connaître sa hausse la plus importante depuis 7 ans. La forme affichée paur le métal jaune n’est pas le fruit du hasard. C’est pourquoi les médias dominants (mis à part quelques tentatives idiotes comme celle-ci de Bloomberg) ainsi que les grandes banques se remettent à parler positivement de l’or.

Commençons par évoquer le revirement de la JP Morgan. Cet article de Zero Hedge, auquel nous avons emprunté notre titre, résume bien les choses :

« Suite à la hausse quotidienne de l’or la plus importante depuis 2009, il est compréhensible que, soudainement tous ceux qui prédisait jusqu’il y a peu encore la chute du cours de l’or en dessous des 1000 $, vous expliquaient de façon grotesque que l’or était condamné, se mettent à parler avidement des « Pet Rocks » (pierre de compagnie, un vulgaire caillou affublé d’yeux vendu dans les années 70 et utilisé par les adversaires de l’or pour moquer sa soi-disant inutilité).

Comme nous l’avons montré auparavant, Goldman Sachs et Bank of America ont déjà revu leurs prévisions nettement à la hausse tandis que la ruée pour obtenir de l’or, dans un monde s’enfonçant non seulement dans les taux négatifs mais aussi bientôt dans l’interdiction de l’argent liquide, a déjà démarré.

Cependant, personne n’a mieux résumé le sentiment qui règne que le « CIO et responsable des produits à revenu fixe, des devises et des matières premières du groupe » (le titre est-il bien exhaustif ?) de la JP Morgan, Bob Michele, qui a fait aujourd’hui un petit passage sur les plateaux de CNBC pour balancer la bombe suivante :

« Une sérieuse contraction du crédit est en cours, je pense que Yellen devrait l’admettre. Je pense qu’elle doit se pencher sur le capital des banques qui s’évapore dans ce glissement de terrain et la baisse des actions : ce n’est pas censé arriver maintenant. Elles sont censées être d’une solidité à toute épreuve, et, au fait, l’or à 1200 $ l’once, cela vous dit-il quelque chose ? Cela signifie que dans la recherche de la sécurité, d’une valeur refuge, les gens ont plus confiance en l’or que dans les dépôts en banque ou l’argent papier. Je pense que les choses ont dérapé. »

Une véritable bombe, car nous n’avons rien à ajouter. »

La réalité finit toujours par nous rattraper

Est-ce étonnant ? Pas vraiment. Durant ces dernières années, la confiance aveugle dans l’omnipotence des banques centrales a miné les métaux précieux alors que les observateurs les plus avertis comprenaient bien que les problèmes ayant mené à la crise de 2008 n’ont pas été résolus et que nous sommes aujourd’hui dans une situation pire qu’à l’aube des soucis de Bear Stearns et Lehman.

Pour les particuliers et investisseurs à long terme qui comprennent la nature réelle de l’or et de l’argent, tout est une simple question de patience. Aujourd’hui elle semble récompensée alors que la Fed a perdu toute crédibilité, sa hausse des taux de 0,25 % ayant débouché sur un fiasco. À moins de remettre une couche de QE et/ou de rabaisser ses taux, et pourquoi pas en territoire négatif, soit de revenir sur ses histoires à dormir debout de reprise économique et de normalisation des taux (ne parlons même pas de la normalisation de son bilan), nous aurons l’opportunité de déguster le remake sous stéroïdes de la crise de 2008 dans un futur proche.  Quel que soit le scénario, l’or et l’argent ne pourront être que gagnants à ce stade des choses. Retour du QE de la Fed, faillites bancaires, soucis géopolitiques, défaut… La seule question en suspens concerne l’élément qui déclenchera la prochaine crise, et le timing.

Comme le dit Alasdair MacLeod dans cet article :

« Le changement de perspectives pour les taux d’intérêt américain a probablement mis un terme au marché haussier de 4 ans du dollar. Il est clair que les chances de voir apparaître des taux négatifs des États-Unis sont importantes, or le système bancaire mondial n’est pas armé pour faire face aux challenges de 2016. »

Si ce n’est pas encore la panique totale sur les marchés, on n’en est plus très loin. Alors que les marchés actions viennent d’entrer dans un marché baissier, l’or est sur le point de prendre la direction inverse tandis qu’hier, le métal jaune a atteint jusqu’à 1263,9 dollars l’once pour ensuite se replier. Pour rappel, l’or et en hausse de 18 % depuis le début de l’année, ce qui en fait l’actif le plus rentable de 2016 jusqu’à présent.

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