Ce n’était plus qu’une question de temps, c’est désormais fait : depuis le premier trimestre 2017, la dette des ménages américains vient de franchir un nouveau seuil historique, dépassant les excès qui ont mené à la crise de 2008, comme nous l’apprend cet article de Zero Hedge :

« La dette totale des ménages américains a atteint 12,73 trillions de dollars durant le premier trimestre de 2017, dépassant enfin le record de 12,68 trillions de dollars fixé durant la Récession de 2008, d’après les statistiques trimestrielles de la FED de New York. Cela signifie que cette dette a augmenté de 479 milliards par rapport à il y a un an, ainsi que de 149 milliards par rapport au dernier trimestre de 2016, marquant 11 trimestres consécutifs de croissance après la période de réduction qui a suivi la Grande Récession.

En bref :

  • Au 31 mars 2017, la dette des ménages américains s’élevait à 12,73 trillions de dollars. Soit 50 milliards de plus que le dernier record, datant du T3 2018, ou encore 14,1 % de plus par rapport au T2 2013.
  • Le total des crédits hypothécaires, la quote-part la plus importante de la dette des ménages, a atteint 8,63 trillions au 31 mars 2017, une augmentation de 147 milliards par rapport au T4 2016. (…)
  • La dette non immobilière a évolué en ordre dispersé, avec notamment une augmentation de 10 milliards des crédits auto et de 34 trillions des crédits étudiants, mais une baisse de 15 milliards des en-cours sur les cartes de crédit.

Malgré ce record nominal, sur base relative la dette des ménages est inférieure aux niveaux précédents : la dette des ménages américains est de 66,9 % du PIB, alors qu’elle était de 85,4 % au T3 2008. (…)

Par rapport à 2008, on observe l’émergence de nouvelles tendances, notamment l’augmentation des crédits auto et des crédits étudiants, qui représentent désormais un poids plus important par rapport aux crédits immobiliers. En 2008 (T3), les crédits hypothécaires représentaient 73,3 % de la dette des ménages américains, tandis qu’aujourd’hui cette quote-part est tombée à 67,8 %. Les crédits étudiants, quant à eux, sont passés d’une quote-part de 4,8 à 10,6 %, les crédits auto de 6,4 à 9,2 %. (…)

évolutions de la dette des ménages US

Donghoon Lee, affecté à la recherche de la FED de New York, a déclaré : “Presque 9 ans plus tard, la dette a enfin dépassé le record de 2008, mais sa composition et ses détenteurs ont bien changé. Il n’y a pas à se réjouir ou à s’inquiéter de ce record. Par contre, il fournit une bonne opportunité de considérer la performance de la dette. Même si les impayés se sont bien améliorés depuis la Grande Récession et restent globalement bas, il y a des tendances divergentes en fonction du type de crédit. Les soucis de paiement sur les crédits auto et les cartes de crédit ont tendance à augmenter, tandis que pour les crédits étudiants ces retards restent obstinément élevés.

Conclusion or-argent.eu : si on est encore loin du record relatif, l’évolution de la composition de la dette des ménages américains n’est pas des plus rassurantes vu que les prêts étudiants ne sont garantis par rien d’autre que l’employabilité de l’emprunteur et qu’ils ne cessent d’augmenter, tandis qu’un véhicule en tant que collatéral est bien moins solide qu’un bien immobilier. L’économie américaine est face au dilemme suivant : 70 % de son PIB dépend de la consommation, qui dépend dans leur ensemble du crédit pour consommer alors que l’économie est déjà trop endettée et que les taux de croissance récents ne permettent pas de soutenir l’expansion du crédit…