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La « peur de manquer » pousse la demande d’or à atteindre un niveau record

La crainte des investisseurs de ne pas profiter de la hausse de l’or a suscité une demande record pour le métal précieux, alors même que les prix élevés poussent les banques centrales à réduire leurs achats.

La valeur de la demande mondiale a dépassé les 100 milliards de dollars pour la première fois au troisième trimestre de cette année, selon l’organisme industriel World Gold Council, principalement grâce aux achats des investisseurs.

Le volume de la demande mondiale d’or a également atteint un niveau record au cours de la même période, avec une augmentation de 5 % pour atteindre 1 313 tonnes.

Cette ruée a contribué à faire grimper le prix du métal jaune de 34 % cette année et l’a propulsé à une série de records, dans un contexte d’inquiétude concernant les conflits au Moyen-Orient et en Ukraine, et alors que les banques centrales se détournent du dollar américain et que les économies occidentales commencent à réduire leurs taux d’intérêt. Le prix de l’or a atteint un nouveau record mercredi, à savoir 2 788 dollars l’once.

« Les investisseurs professionnels et institutionnels ont semblé souffrir d’un cas de Fomo (peur de rater) lorsque les performances de l’or ont fait les gros titres à plusieurs reprises », a déclaré le WGC dans son rapport trimestriel.

Cette « Fomo » s’est traduite par des chutes du prix de l’or plus courtes et moins profondes que d’habitude, les investisseurs se jetant sur des prix plus faibles.

« Il y a beaucoup de gens qui cherchent à acheter de l’or en cas de baisse », a déclaré John Reade, stratège de marché au WGC. « Beaucoup de gens aiment l’or, ils voulaient être dans l’or, mais ils ne l’avaient pas [dans leur portefeuille] dans la première moitié de l’année, pour une raison ou une autre.

La demande totale d’investissements, tels que les lingots, les pièces ou les fonds négociés en bourse, a plus que doublé pour atteindre 364 millions de tonnes au troisième trimestre, selon le rapport. Les flux entrants dans les ETF adossés à l’or ont atteint 94 tonnes, un renversement de tendance après neuf trimestres successifs de flux sortants.

Selon M. Reade, les conseillers en gestion de patrimoine et les particuliers fortunés ont acheté davantage d’or ces derniers mois en raison des inquiétudes suscitées par le niveau de la dette publique, en particulier aux États-Unis.

« Les conseillers en gestion de patrimoine ont tendance à penser à plus long terme que les investisseurs individuels. Ils pensent à la protection du patrimoine des générations, aux petits-enfants, et ils sont devenus très préoccupés par les niveaux d’endettement, en particulier aux États-Unis », a-t-il déclaré.

Toutefois, les banques centrales ont ralenti leurs achats d’or à la fin de l’été, les achats ayant chuté de 49 % en glissement annuel pour atteindre 186 tonnes, soit le niveau trimestriel le plus bas depuis deux ans. La forte augmentation du prix de l’or depuis mars a freiné les achats des banques centrales, selon le WGC.

La réduction des taux d’intérêt par les gouvernements occidentaux devrait continuer à soutenir le prix de l’or. L’or, qui n’est pas un actif à rendement, bénéficie généralement de la baisse des taux d’intérêt, car le coût d’opportunité de sa détention est moins élevé.

La demande de bijoux a été freinée par les prix élevés de l’or, la consommation mondiale ayant chuté de 7 % au cours du trimestre par rapport à l’année précédente, selon le WGC. La joaillerie représente environ 40 % de la demande mondiale d’or.

« Le niveau absolu des prix est tout à fait ahurissant pour quelqu’un qui suit l’or depuis longtemps », a déclaré M. Reade.

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