Durant le mois d’avril, les taux des obligations américaines ont grimpé de façon significative. Le média américain Zero Hedge s’est posé la question de savoir pourquoi. Et en examinant les statistiques fournies par les autorités américaines, il en a déduit que la Russie est en partie responsable de ce mouvement. Moscou a vendu pas moins de la moitié de son portefeuille d’obligations américaines, soit plus de 47 milliards de Treasuries !

Ce n’est pas que la Russie qui réduit son exposition à la dette américaine. La Chine a réduit son portefeuille d’environ 5,8 milliards de dollars en avril 2018, le Japon continue aussi, lentement mais sûrement, de réduire son portefeuille. Selon Zero Hedge, ce sont principalement les hedge funds qui achètent la dette américaine. Pour preuve, les îles Cayman ont fait l’acquisition de plus de 15 milliards de dollars de Treasuries en avril, ce qui constitue un record mensuel.

Que la Russie souhaite réduire son exposition à la dette américaine est tout à fait compréhensible vu le contexte tendu qui existe entre les 2 pays. Mais une chute de 50 % de son portefeuille en un mois est une anomalie qui pose bien des questions. La Russie a-t-elle décidé de ne plus acheter d’obligations américaines ? S’agit-il d’un avertissement aux Américains ou, d’après Zero Hedge, un test de la Russie, en concertation avec la Chine, pour voir quelles sont les conséquences d’une liquidation en règle des obligations détenues par Pékin ? Les spéculations sont ouvertes…

Qui achète le surplus d’obligations sur le marché ?

Si on sait que la FED, la Chine, le Japon et la Russie vendent des Treasuries, qui diable les achète ? D’après WolfStreet.com, ce sont principalement les investisseurs institutionnels et particuliers américains. Durant les 12 derniers mois, le site estime que pour plus d’un trillion de dollars d’obligations américaines ont dû trouver preneurs. Les taux qui augmentent et la Bourse qui surchauffe les rendent attractives pour les investisseurs d’outre-Atlantique.