Le shutdown, soit la fermeture partielle des services fédéraux américains qui a débouché sur la mise au chômage technique de plus de 800.000 fonctionnaires, est désormais le plus long de l’histoire des États-Unis. Son impact économique, dans un premier temps minimisé, est aujourd’hui l’objet de davantage d’inquiétudes : il pourrait déboucher sur une croissance nulle, voire une récession.

Comme le montre le graphique ci-dessus de Zero Hedge, avant ce shutdown la plus longue interruption des services publics s’élevait à 21 jours. C’était en décembre 1995. Le 15 janvier, nous étions déjà à 25 jours de fermeture, tandis qu’un accord sur le budget ne semble pas à portée de main. Le coût du blocage est déjà supérieur au budget requis par Trump pour la construction de son mur à la frontière mexicaine. Mais outre ces querelles idéologiques entre républicains et démocrates, qui sont en train de coûter cher au pays — qui n’a vraiment pas besoin de cela maintenant, la prochaine récession pointant son nez vu l’état d’avancement du cycle économique en cours —, il y a un autre problème, à savoir l’impact sur la croissance.

Comme le note Zero Hedge, les analystes et la Maison-Blanche ont, dans un premier temps, minimisé l’impact du shutdown. L’administration Trump vient de doubler ses estimations concernant le coût de ce blocage, qui s’élèverait à désormais 0,1 % de croissance par semaine. Cela s’explique par la prise en compte de l’impact global sur l’économie provoqué par la mise au chômage technique de 800.000 personnes. Mais aussi par l’impact sur les fournisseurs et les sous-traitants d’un gouvernement qui ne dépense plus.

En pleine saison de résultats aux États-Unis, le CEO de JP Morgan, Jamie Dimon, a déclaré que la croissance pourrait être nulle si cela devait se poursuivre. Il a néanmoins tenu à être rassurant. Même si on peut observer des signes de ralentissement en Chine, au Japon, aux États-Unis ainsi qu’ailleurs, la consommation reste vigoureuse. Il n’a tout de même pas écarté la possibilité d’une récession engendrée par d’autres facteurs.

Pour en revenir à la Maison-Blanche, elle estime que si le shutdown devait se poursuivre jusqu’à la fin du mois de janvier, il pourrait coûter 0,5 % de croissance. Un impact susceptible de propulser la croissance du T1 en territoire négatif. Si tous les analystes ne sont pas aussi négatifs, certaines banques et institutions avancent les mêmes chiffres. C’est notamment le cas de l’économiste en chef de Moody’s, Mark Zandi, qui a écrit dans une note de recherche :

« Nous estimons que le shutdown va réduire la croissance réelle du PIB du T1 d’environ 0,5 %. Environ la moitié de cette perte sera due aux heures de travail perdues par les fonctionnaires fédéraux, l’autre moitié par l’impact de ces pertes de salaire sur l’économie. »

Cette estimation pourrait néanmoins s’empirer si le gouvernement devait être dans l’impossibilité d’effectuer les remboursements d’impôts ou en cas de mauvaise gestion des priorités, selon Zandi.

Sources : ici et ici