Frappé par les sanctions américaines, l’Iran est devenu le théâtre d’une bataille économique pour ses réserves d’hydrocarbures. Un lopin de terre que l’Europe ne voudrait pas lâcher, au risque de s’attirer l’ire de Washington, et qui n’est d’ailleurs pas sans intérêt pour la Chine.
L’Union européenne a clairement laissé entendre cette semaine qu’elle n’envisageait pas de lâcher l’Iran. Après l’annonce lundi d’un système de troc censé permettre de contourner les sanctions américaines, Bruxelles a décidé d’accorder une aide de 18 millions d’euros pour compenser l’impact de la salve américaine. Mais quels sont les véritables motifs de ce geste? Loin d’être un acte de charité, les efforts déployés traduisent un pur calcul économique, sans passer à côté des intérêts géopolitiques et de la rivalité avec la Chine.
« Si l’UE répond à l’appel américain et offre à Washington son soutien complet dans la lutte contre le régime (…), elle perdra l’Iran à jamais. L’Iran entrera à l’évidence dans la zone économique de la Chine », explique à Sputnik Andreï Souzdaltsev, vice-doyen de la faculté de l’Économie et de la Politique mondiales au sein de la Haute école d’Économie de Moscou.
« Cela fait que les sanctions américaines sont un cadeau à la Chine, que l’UE ne voudrait pas faire, s’étant déjà en partie brûlée avec les sanctions antirusses », a-t-il poursuivi.
Pékin, l’un des signataires de l’accord nucléaire iranien de 2015, dont l’administration Trump s’est retirée avec fracas, possède des intérêts économiques étroits en Iran.
Source : Sputnik