L’année 2017 s’est terminée sur une note positive pour l’or. Comment anticipé par le très fiable Stewart Thomson, le métal jaune poursuit sur son élan en s’échangeant au moment d’écrire ces lignes à plus de 1360 dollars l’once. Comment expliquer ce regain de forme ? Principalement par la méforme persistante du dollar, qui ne fait même que s’empirer.

Stewart Thomson, toujours lui, avance d’autres explications dans sa dernière note publiée sur Silver Doctors. Selon lui, les bonnes nouvelles ne cessent de s’accumuler pour le métal jaune, ce qui pousse les investisseurs institutionnels à acheter de l’or avec une perspective à long terme. Il cite notamment un rapport de Standard Chartered, une institution financière qui a un poids certain auprès de ces grands investisseurs. Leurs analystes spécialisés dans l’or estiment que le métal pourrait tester son plus haut de 5 ans dès cette année (soit culminer autour des 1450 $ l’once). Il évoque également le rapport de Deutsche Boerse qui montre à quel point les Allemands sont en train d’imiter les investisseurs institutionnels en ce qui concerne leur appétit pour l’or. Selon Thomson, la demande d’or en Allemagne devrait battre de nouveau record en 2018.

Les droits de douane de Trump

Stewart revient également sur les nouveaux droits de douane imposés par l’administration Trump, qu’il avait anticipés et qui sont inflationnistes. Cette « Trumpflation », comme il l’a baptisée, sera très positive pour l’or si elle se matérialise.

Les cryptodevises adossées aux métaux précieux, une tendance lourde pour 2018

Nous vous avons déjà parlé de l’intention de la Monnaie britannique de créer RMG, une cryptomonnaie dont chaque unité serait adossée à 1 g d’or. En fait, pour avoir fait énormément de recherches dans le secteur des cryptos, j’ai découvert que cette solution existe déjà depuis un moment, notamment sous la forme de Digix Gold (DGX). Bien d’autres projets de ce type sont en train de se développer, l’un d’entre eux étant de l’initiative de Tiberius, un fonds suisse spécialisé dans les matières premières (voir cet article de Reuters).

Non seulement cette option est plus pratique en termes de stockage et de portabilité, mais elle comporte un autre avantage : ces solutions devraient échapper, selon Rob Martin du World Gold Council, aux éventuelles régulations qui frapperont les cryptomonnaies classiques. Leur grand inconvénient étant bien entendu de savoir si les réserves d’or correspondent à 100 % aux tokens émis, ainsi que leur utilité en cas de catastrophe qui mettrait le réseau électrique à genoux… L’or physique caché à la maison a donc encore de beaux jours devant lui.

La menace est tellement réelle que le LBMA est en train de se préparer. L’entité qui gère le marché londonien de l’or a ainsi indiqué qu’elle étudiait les possibilités offertes par la chaîne de blocs pour renforcer l’intégrité de sa chaîne logistique. Si le LBMA devait adopter une telle solution, les autres grands marchés de l’or tels que Shanghai, Dubaï et l’Inde devraient lui emboîter le pas, selon Thomson.