Tandis que le cours de l’or plongeait au début de l’année 2013, les sociétés minières faisaient face en même temps à des coûts opérationnels plus élevés pour leur production d’or. Ces entreprises se retrouvent donc sur le fil du rasoir, avec des marges très minimes sur chaque once extraite des entrailles de la Terre.
Le coût de production d’une once d’or, en moyenne, se situe entre 1100 et 1250 $. Certains producteurs obtiennent des coûts très raisonnables, tandis que d’autres produisent le métal à un prix plus élevé que son cours.
Lorsque le métal jaune a dépassé la barre des 1900 $ l’once à l’automne 2011, la plupart des gens pensaient que cette hausse subite leur rapportait énormément d’argent. Pas vraiment, d’après Peter Gray, manager de Headwaters MB, une banque d’investissement situé aux États-Unis.
« La plupart des gens pensaient qu’à 1600, 1800 et 1900 $ l’once, les compagnies minières qui produisent de l’or faisaient des bénéfices monstres. Mais la réalité, c’est que les coûts ont augmenté de façon si significative que les marges sont aujourd’hui très étroites, » déclare Gray.
« 1300 $, ce n’est pas tenable. À long terme, je pense qu’il est bon que cette correction ait eu lieu, mais pour le futur immédiat de l’or, il va y avoir des changements systémiques qui va avoir des conséquences sur l’environnement de ce prix, c’est sûr. »
Production d’or : évaluer au cas par cas
Il faut cependant évaluer la situation au cas par cas, société par société, mine par mine, déclare quant à lui Brent Cook, géologue et auteur d’une newsletter sur les minières, Explorations Insisghts. « À 1300 $ l’once, il y a encore beaucoup de mines qui sont dans le vert. »
« Cependant, le problème, c’est que pour chaque once qui est vendue, il faut trouver de nouveaux gisements. »
Le problème, c’est aussi que très peu de sociétés minières publient un coût de production « tout inclus ». Ce nouveau standard tente d’être imposé petit à petit via le World Gold Council. (…)
Après la publication des résultats 2013 des producteurs d’or, le message que l’on entend retentit à l’unisson : il faut abaisser les coûts. Malgré ces mesures, toute baisse supplémentaire du cours de l’or pourrait avoir des conséquences catastrophiques pour les mines qui sont péniblement à l’équilibre, voire déjà en pertes.
Rohit Savant, analystes matières premières senior pour le CPM Group, estime que même si le métal jaune devait un peu baisser, cela ne signifierait pas immédiatement la panique chez les minières.
« Si le cours devait descendre à 1280 ou 1260 $ l’once, ce qui reste une possibilité si le seuil support des 1340 $ est franchi, cela n’affecterait pas beaucoup l’offre. Les sociétés minières contrôleraient alors leurs coûts de façon encore plus sévère. Tout dépend de la durée de ce niveau. Avant de baisser la production, les minières ont l’habitude d’attendre un peu de voir comment les choses évoluent. On ne ferme pas une mine du jour au lendemain parce que le cours a baissé. »
L’avenir n’est pas si noir
Pour Peter Gray, malgré la situation, l’avenir n’est pas si noir pour l’or.
« C’est une question de perspective et de perspectives pour les marchés. Si on prend en compte que l’or est passé de 1900 à 1300 $ en peu de temps, c’est un désastre. Ce prix n’est pas tenable. La réalité, c’est que si on regarde à terme, l’or est un actif qui a un énorme potentiel de hausse. »
D’après Bergeron, les sociétés minières s’étaient préparées à de telles fluctuations lorsque le cours était à 1900 $, si bien qu’elles sont capables d’encaisser le choc pendant un moment.
Cependant, alors que l’embellie n’est pas encore en vue, Cook estime qu’il s’agit d’une excellente opportunité pour investir dans les quelques projets à gros potentiel, qui rapporteront dans un an ou 2.
Source : traduction parcellaire de l’article d’Alex Létourneau publié sur Kitco