Article de Ronald-Peter Stoferle, publié le 5 décembre 2014 sur KWN (les taux d’intérêt réels négatifs signifient un environnement parfait pour l’or) :

« L’inflation est une taxe régressive, soit le contraire de l’impôt progressif sur le revenu. Plus vous êtes pauvre, plus votre contribution est élevée. Le pouvoir d’achat de vos revenus baisse, ce qui explique pourquoi l’inflation peut aussi être considérée comme une taxe redistributive. Dans ce contexte, le fameux effet Cantillon fait d’autant plus sens. Cet effet explique que l’argent nouvellement créé n’est distribué de façon ni égale, ni simultanée parmi la population. Cela signifie que les personnes qui reçoivent l’argent bénéficient en partie de cette inflation, tout en étant victimes. Cependant, la diffusion monétaire n’est jamais neutre. Les acteurs économiques qui reçoivent en premier ce nouvel argent en bénéficient plus que ceux qui le reçoivent plus tard. Il y a donc un transfert d’actifs, des récipiendaires sur le tard vers ceux de la première heure.

La raison pour laquelle l’inflation baisse est élémentaires. De nombreuses dépenses qui reposent sur la protection sociale, les transferts du gouvernement, les salaires des fonctionnaires, les food stamps, etc., dépendent de la valorisation. De cette façon, la croissance réelle du pays est également manipulée à la hausse, vu que la croissance économique nominale est divisée par l’index des prix à la consommation. Même si on nous dit qu’une inflation de 2 % est saine, un tel taux sur 35 ans se traduit en une diminution du pouvoir d’achat de 50 %. Un taux d’inflation annuel de 10 % dévalue la monnaie de 50 % tous les 7 ans.

Quelles sont les conséquences de tout ceci sur l’or ? Dans notre rapport « In gold we trust », nous avons expliqué en détail pourquoi les taux d’intérêt négatifs réels (taux d’intérêt – inflation) sont un environnement parfait pour l’or. Durant les 20 années du marché baissier de l’or, des années 80 et 90, la moyenne des taux d’intérêts réels fut de 4 %. Les taux d’intérêt réels négatifs ne furent connus que durant 5,9 % du temps de cette période. La situation des années 70 fut cependant totalement différente : les taux d’intérêt réels furent négatifs durant 54 % du temps. Depuis les années 2000, les taux d’intérêt réels ont été négatifs dans plus de 65 % du temps, ce qui est un environnement optimal pour l’or.

Sans les taux d’intérêt réels négatifs, la montagne croissante de dette aurait déjà fait exploser l’économie depuis longtemps. Les banques centrales sont de plus en plus prisonnières de leur politique de surendettement. Ce point a même été relevé par le FMI dans un rapport de stabilité. Dans celui-ci, la critique porta sur le fait que la fin des politiques monétaires non conventionnelles n’avait pas été accompagnée par les préparatifs appropriés au niveau politique afin d’assurer une croissance normale et durable. Il est probablement déjà imossible de normaliser les politiques monétaires sans provoquer des dislocations majeures sur les marchés financiers. Relever les taux directeurs déstabiliserait l’intégralité du système financier. »

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