Traditionnellement, l’Inde a une propension à interdire ou entraver les importations d’or. Mais aujourd’hui, elle a pris une mesure inverse. Rassurez-vous, le but reste le même : limiter les importations d’or. Comme l’explique cet article de Bloomberg publié le 16 août 2017, la mesure viserait à colmater des failles dans lesquelles s’étaient engouffrés des marchands afin de contourner les droits de douane sur les importations d’or :

« L’Inde vient d’interdire les exportations d’or de produits de plus de 22 carats avec effet immédiat. Cette décision est perçue par le secteur comme une mesure visant à réduire les irrégularités qui sont commises sur ce marché.

Le Directorat général du commerce extérieur indien (chargé de réguler le commerce extérieur et les investissements étrangers en Inde) a émis une circulaire limitant les exportations de bijoux, de pièces et de médaillons de 22 carats ou plus, sans fournir de justification.

« La décision pourrait avoir pour objectif de réduire les allées et venues de bijoux et de pièces, par exemple lorsqu’un marchand importe des pièces d’or ou des bijoux en bénéficiant d’une taxe d’importation minorée en raison d’accords commerciaux spécifiques avec certains pays pour les réexporter immédiatement, sans valeur ajoutée », a révélé Ketan Shroff, secrétaire conjoint de l’India Bullion and Jewellers Association Ltd. Ce faisant, les exportateurs ne doivent pas payer la taxe d’importation de 10 % qui frappe actuellement la plupart des achats d’or à l’étranger, a-t-il déclaré.

On dit que les importations d’or en Inde ont plus que doublé le mois dernier par rapport à juillet 2016, notamment en raison de l’augmentation des achats de métal jaune en provenance de Corée du Sud, pays avec lequel l’Inde dispose d’un accord de libre-échange. Les importateurs utilisaient de tels traités de libre-échange avec des pays comme la Thaïlande et l’Indonésie pour échapper à la taxe sur les importations d’or de 10 %.

Les médaillons et les pièces d’or composaient 15 % de la valeur totale des exportations de bijoux et de pierres précieuses à la fin du dernier exercice fiscal (mars), d’après les statistiques du Gems & Jewellery Export Promotion Council. On ignore cependant le poids des produits de plus de 22 carats dans ces chiffres. »