La menace de nouveaux confinements, catastrophiques pour l’économie, la promesse de stimulations monétaires sans fin et les incertitudes engendrées par des changements politiques qui changent les règles du jeu : il s’agit de la nouvelle réalité des investisseurs.

La pandémie de coronavirus ne sera pas éradiquée de sitôt. Et lorsque nous en serons débarrassés, nous devrons payer les coûts économiques et sociaux pendant de nombreuses années.

Dans un tel environnement, toutes les classes d’actifs conventionnelles présentent un risque supérieur. Néanmoins, certains actifs sont bien positionnés pour en profiter. Parmi ceux-ci, il y a l’argent métal.

Un futur incertain pour le dollar

Tandis que les politiciens et les banquiers centraux tentent désespérément de compenser les pertes économiques réelles avec des stimulations artificielles, les perspectives du dollar semblent moroses.

Un déficit fédéral record de 3,1 trillions de dollars, associé à une nouvelle campagne de la FED explicitement articulée autour d’une inflation plus élevée, met les détenteurs d’actifs libellés en dollars dans une situation précaire.

Les actifs tangibles en général et les métaux précieux en particulier combattent naturellement la dévaluation des devises. Certaines matières premières, comme le brut, ont beaucoup souffert durant ces dernières années en raison des politiques en faveur d’initiatives vertes. La croissance impressionnante des véhicules électriques et des installations solaires devrait se poursuivre, peu importe le résultat de l’élection à venir.

Les politiques vertes, un vent favorable pour l’argent

Recourir à des alternatives viables à l’énergie fossile exige une énorme quantité de métaux, que ce soit du cuivre, du nickel, de l’argent ou encore des terres rares.

« On trouve de l’argent dans presque tous les appareils électroniques. Lorsqu’il y a un bouton marche-arrêt, il contient probablement de l’argent, a écrit le Silver Institute. L’excellente conductivité du métal en fait un choix naturel pour des tas de composants, des circuits imprimés aux interrupteurs en passant par les écrans. »

Les voitures sont de plus en plus avancées technologiquement parlant. Elles sont de plus en plus électrifiées, via des batteries. Celles-ci exigent de grandes quantités de métaux stratégiques, dont de l’argent. L’industrie automobile consomme déjà plus de 36 millions d’onces d’argent par an. Ce chiffre devrait augmenter alors que la demande pour les véhicules électriques continue sa croissance.

Cette tendance pourrait s’accélérer en cas de victoire de Joe Biden, et si les démocrates obtiennent une majorité au Sénat. Biden affirme actuellement qu’il rejette les propositions les plus extrêmes de la plate-forme du Green New Deal d’Ocasio-Cortes, notamment l’interdiction de la fracture hydraulique. Cela dit, il a concocté son propre programme en faveur de l’énergie verte, dont le coût s’élève à plusieurs trillions de dollars.

Peu importe le vainqueur de l’élection, la plupart des entreprises américaines poursuivront des initiatives vertes et sociales. Il s’agit en partie d’une demande des investisseurs, notamment des caisses de retraite.

Par exemple, les chaînes de fast-food se sentent obligées de communiquer sur leur adhésion à de tels idéaux, notamment à la réduction de leur empreinte carbone, à l’implémentation de la théorie critique de la race ou encore au mouvement transgenre. Quel est le rapport entre ces choses et le fait de vendre des hamburgers ?

Le rapport est qu’aujourd’hui, pour exister en tant que société cotée, il est presque obligatoire de se positionner en faveur de causes politiquement à la mode. Les sociétés qui ont un score ESG faible risquent d’être la cible des activistes et d’être boudées par les investisseurs institutionnels.

Une société peut augmenter son score ESG en s’engageant sur le front de la diversité, en investissant dans des panneaux photovoltaïques, par exemple. Cela signifie que la demande pour les technologies vertes pourrait être bien plus importante que les avantages réels qu’elles offrent. On anticipe une hausse importante de la demande pour les systèmes photovoltaïques dans les années à venir. Cette année, les actions des entreprises du secteur solaire font partie des plus performantes du marché.

Et tandis que la demande augmente, le secteur du solaire pourrait se retrouver face à un problème sérieux d’approvisionnement en métaux critiques, comme l’argent. Le photovoltaïque représente l’une des sources de demande d’argent du secteur industriel qui affiche la plus grosse croissance. L’année dernière, celle-ci s’est élevée à 7 %.

Augmentation de la demande de l’argent à des fins d’investissement

Simultanément, la demande d’investissement pour les pièces et les lingots en argent a bondi durant ces derniers mois, soit durant une période de baisse de la production des mines en raison des mesures de confinement.

L’argent est historiquement un actif volatile. Cette volatilité pourrait néanmoins être amplifiée par le résultat de l’élection et les développements de la seconde vague de coronavirus.

Peu importe si les marchés à terme considèrent qu’une nouvelle récente est positive ou négative un jour donné. Il y a 3 tendances de fond qui plaident en faveur de la hausse du prix de l’argent et qui semblent inarrêtables :

  • La FED va poursuivre ses politiques de stimulation, peu importe le résultat de l’élection ;
  • La demande insatiable pour l’énergie solaire, et le secteur de l’électronique en général, va continuer d’augmenter la demande d’argent physique ;
  • En cas de déficit de production, les tensions sur le marché de l’argent pourraient être accrues, et donc déboucher sur des difficultés d’approvisionnement (aussi bien pour l’industrie que les investisseurs).

À un moment donné, un cours plus élevé de l’argent enverra des signaux qui apaiseront ce problème d’équilibre entre l’offre et la demande. Mais cela pourrait prendre des années, et entraînerait une hausse conséquente du prix du métal gris entretemps.

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