Selon Ted Butler, 2020 sera perçu avec le recul comme une année pivot pour l’argent métal. Son style de rédaction n’étant pas le plus direct et concis qui soit, nous vous proposons une traduction condensée de ses propos. Libre à vous d’aller à la source pour connaître directement le fond de sa pensée.

La statistique la plus remarquable de l’année la plus remarquable

2020 est l’année la plus significative pour l’argent, selon Ted Butler. Une statistique particulière lui fait dire cela, à savoir les 400 millions d’onces d’argent métal que les ETF et le COMEX ont ajouté collectivement à leurs stocks entre le 16 mars et la fin du mois de juillet. Respectivement, cela correspond à 330 millions d’onces pour les ETF et 70 millions d’onces pour le COMEX (stock de la JPMorgan).

Ted Butler relève également que les flux entrants d’or physique furent importants (60 millions d’onces). Mais selon lui, malgré le fait que les flux entrants d’or valent 100 milliards de dollars et les flux entrants d’argent 7 milliards « seulement », ce sont les flux du métal gris qui sont les plus significatifs. Tout simplement en raison du métal disponible pour chacun de ces marchés.

Sur la planète, il y a 3 milliards d’onces d’or disponibles sous la forme de lingots. Le total grimpe même à 6 milliards si on prend l’or disponible sous d’autres formes (bijoux, etc.). Les ajouts de métal physique des ETF ne représentent donc que 2 % de l’offre mondiale disponible en lingots. En revanche, en ce qui concerne l’argent, les stocks existants sous forme de lingots sont de 2 milliards d’onces. Cela signifie que les ETF et le COMEX ont gobé 20 % du métal disponible.

Mais ce n’est pas tout. Les stocks d’or des ETF et du COMEX contiennent 160 millions d’onces d’or. Soit environ 5 % des lingots d’or existant. En ce qui concerne les stocks d’argent des ETF et du Comex, ils s’élèvent à 1,5 milliard d’onces. Il s’agit donc de 75 % du total disponible.

Butler reconnaît que sous d’autres formes, il y a de l’argent métal disponible. Mais en lingots de 1.000 onces, le standard de l’industrie, l’offre est réduite. Fabriquer ces lingots ne se fait pas du jour au lendemain. Il faut mettre la main sur du métal, le transformer… Ces achats ne devraient pas pouvoir avoir lieu sans hausse substantielle du prix de l’argent. Et cette relative rareté devrait encourager les détenteurs des 25 % de lingots de 1.000 onces à exiger un prix élevé pour s’en séparer.

Qui a fourni tout ce métal ?

L’auteur enchaîne ensuite sur le laps de temps très court durant lequel cet argent métal a afflué dans les coffres des ETF et du Comex. En effet, cela a eu lieu en seulement 4 mois. Ces 400 millions d’onces correspondent à la moitié de la production mondiale annuelle d’argent. Butler rappelle que la majorité de ce métal est utilisée par l’industrie. Un tel bouleversement de l’offre et de la demande aurait dû déboucher sur une appréciation marquée du prix de l’argent. Pourtant, il relève qu’entre mars et juillet le prix moyen du métal fut de 17 $. Ce n’est qu’à partir de la mi-juillet que l’argent a dépassé les 20 $. Comment 20 % des stocks existants d’argent, ou 50 % de la production mondiale, ont-ils pu être acquis en 4 mois sans déboucher sur une multiplication du prix du métal ? Telle est sa question.

À ceux qui estiment que les chiffres des ETF ne sont pas fiables, Butler répond que l’instigateur du SLV, qui est BlackRock, n’a aucun intérêt à les manipuler. Il estime donc qu’ils sont corrects. Reste à savoir qui a fourni cette quantité invraisemblable d’argent métal. Si vous connaissez Ted Butler, vous avez probablement deviné l’entité qu’il soupçonne : oui, c’est la JPMorgan.

Selon lui, il s’agit de la seule entité capable de fournir une telle quantité de métal en si peu de temps. Après tout, Butler affirme depuis longtemps que la JPMorgan accumule autant d’argent métal que possible depuis des années. Reste à savoir pourquoi la banque a cédé son argent. La théorie de Butler est la suivante : il s’agirait d’un leasing et non d’une vente.

L’auteur termine en expliquant que, selon lui, la JPMorgan détient les clés du marché de l’argent. Et que la situation est explosive. Actuellement, il y a 8 grosses positions short sur ce marché. À la minute où la banque américaine décidera de ne plus les soutenir, le prix explosera. « Il est impossible de prédire quand cette minute aura lieu, mais vu les faits qui se succèdent, cette minute finira tôt ou tard par se manifester », conclut-il.