Il y a quelques jours, nous avons évoqué la mention inédite du climat par Jerome Powell. Trump hors de ses pattes, la FED va pouvoir invoquer le climat pour intervenir. Ce qui sera bien utile pour injecter des liquidités tout en prétendant que tout va bien. De Reuters :
« La Federal Reserve est plus proche que jamais de rejoindre un groupe international de banquiers centraux qui travaille afin de comprendre et de réduire les risques liés au changement climatique. Cela ouvre donc la possibilité de voir la banque centrale la plus influente du monde modeler les marchés financiers en réponse au réchauffement climatique.
Jeudi dernier, le président Jerome Powell a déclaré que la Banque centrale américaine travaille avec le NGFS (Network of Central Banks and Supervisors for Greening the Financial System), qu’elle a participé à des réunions. « Je pense que nous sommes en train de suivre la procédure pour devenir membre », a-t-il déclaré.
Le gouverneur de la FED Randal Quarles a déclaré au Congrès, mardi de la semaine dernière, que la FED « a fait sa demande d’adhésion », tout en ajoutant qu’il s’attendait à ce que la candidature soit acceptée.
Le NGFS n’a pas encore reçu de lettre officielle de candidature. Celle-ci doit mentionner les motivations de la FED, ainsi que ses zones d’intérêt, comme le requiert la charte de l’organisation. C’est ce qu’a déclaré le secrétaire Morgan Despres à Reuters ce vendredi. Mais cela fait des mois que la Banque centrale américaine est en contact avec le groupe concernant les modalités d’inscription et les obligations qui en découlent, a-t-il déclaré.
Des membres de la FED ont également été invités à participer à des ateliers de travail du NGFS, notamment concernant l’évaluation de l’impact du changement climatique sur l’économie et la stabilité financière. Ou encore sur la façon de composer avec des écarts de données, a déclaré Despres.
Jusqu’à présent, la FED est l’unique banque centrale d’un pays majeur, avec celle de l’Inde, à ne pas faire partie du NGFS.
La FED apporterait son expertise en tant que régulateur et décideur des taux d’intérêt de la plus grosse économie mondiale, sa position au centre des marchés des capitaux mondiaux ainsi que son riche vivier d’économistes chercheurs, dont certains se penchent sur le changement climatique depuis des années.
« On peut dire que ce serait un gros changement, a déclaré Despres. Les membres contribuent et bénéficient à l’organisation. Cela fait une différence pour nous. Cela fera une différence dans le combat pour le changement climatique. »
Dans son évaluation bisannuelle des vulnérabilités à la stabilité du système financier publiée la semaine dernière, la FED a mentionné pour la première fois le changement climatique parmi les risques.
« La population s’attend, à juste titre, à ce que la FED s’assure que le système financier est résilient face à toutes sortes de risque majeur, dont le changement climatique », a déclaré Powell jeudi dernier. Il a précisé que ce faisant, la FED ne faisait que se conformer au mandat du Congrès.
Cela fait des années que la FED reste sur la touche, ou dans l’ombre, alors que d’autres banques centrales poussent afin d’utiliser leur influence pour mitiger les effets du réchauffement climatique. Notamment les brusques changements de prix suite à des désastres climatiques, qui peuvent avoir des répercussions sur les marchés financiers.
Même si la promesse de campagne de Trump de retirer les États-Unis des accords de Paris ne représentait pas une barrière technique à l’adhésion de la FED au NGFS, cela aurait compliqué toute déclaration publique concernant la lutte contre un ennemi qualifié de canular par Trump. Joe Biden a déclaré qu’il allait rejoindre le pacte pour combattre le changement climatique. »