Pour la plupart des analystes, il est impensable que la Chine des obligations US de son portefeuille dans le but express de faire mal aux États-Unis, car elle se ferait, ce faisant, du tort à elle-même aussi. Mais selon Ray Dalio, il ne faut pas totalement écarter cette possibilité :

Le célèbre gestionnaire de hedge fund Ray Dalio a déclaré qu’il n’écarte pas la possibilité de voir la Chine utiliser son portefeuille d’obligations américaines afin de prendre le dessus dans la guerre commerciale qui l’oppose aux États-Unis. Une opinion qui va à l’encontre d’un la majorité des observateurs.

« Outre une relation commerciale, nous avons également une relation de type débiteur/créditeur. Et cela peut être dangereux, » a déclaré à CNBC Singapour Dalio, fondateur du plus gros hedge fund du monde. Alors que la journaliste le pressait sur la question de savoir si la Chine pourrait utiliser son portefeuille d’obligations américaines en tant qu’arme, il a répondu : « je n’écarterai pas cette possibilité ».

Selon certains analystes la Chine pourrait, dans le cadre du litige qui l’oppose aux États-Unis, recourir à l’option nucléaire. À savoir vendre une grande quantité d’obligations US. Mais la plupart d’entre eux pense que cela n’aura pas lieu, car cela ferait trop de tort à la Chine.

Jusqu’à juin, la Chine était le plus gros porteur étranger d’obligations américaines. Depuis, le Japon lui a ravi ce titre. Selon les statistiques du Trésor américain, la Chine détenait pour 1,11 trillion de dette américaine en juin.

Mais selon Dalio, en raison des incertitudes qui planent sur ce dossier il est difficile d’anticiper ce qu’il va se passer. Si cela devait continuer à dégénérer, les 2 géants économiques pourraient chercher à frapper là où cela fait vraiment mal.

« Ce qui nous inquiète, et je pense qu’il s’agit d’une réalité, c’est que dans ce nouveau contexte où chacun essaye d’atteindre l’économie de l’autre, de faire mal à ses entreprises, les 2 parties cherchent le moyen d’infliger à l’autre le plus de dégâts possibles. Et les Chinois sont bons à ce petit jeu, » a-t-il déclaré. (…)

Les experts citent souvent la querelle commerciale entre la Chine et les États-Unis en tant que plus grosse inquiétude concernant les perspectives de croissance et les marchés mondiaux. La croissance est en train de ralentir. Toute escalade des États-Unis ou de la Chine pourrait propulser la planète en récession, selon des économistes.

Dalio estime lui aussi que la bagarre entre la Chine et les États-Unis est « négative » pour le monde. « Je ne sais pas dire qui est le plus fort des 2, » a-t-il déclaré. « Mais il est inquiétant de voir tous les dégâts que ces 2 pays peuvent infliger à l’autre, et les conséquences sur l’économie mondiale. »

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