• Hier, l’or et l’argent ont à nouveau connu une journée très positive. Le métal jaune a titillé le seuil de résistance majeure de 1.760 $ pour clôturer à 1.756 $ (hausse de plus de 1 %). L’argent a enregistré une performance supérieure en terminant la session de jeudi à 25,46 $. On devrait néanmoins connaître une journée de correction ce vendredi : à l’ouverture des marchés européens, le métal jaune cède 0,57 %, tandis que l’argent recule de plus de 1 %.
  • Neel Kashkari est connu pour être le membre le plus accommodant du Comité de la FED, ce qui ferait de lui le candidat idéal à la succession de Jerome Powell, selon certains analystes. Le président de la FED de Minneapolis l’a à nouveau prouvé en déclarant hier « qu’une inflation annualisée de 4 % ne le ferait pas nécessairement paniquer« . Selon lui, la FED a toujours eu tort dans son timing, prématuré, de resserrage de vis durant les phases de reprise. Il veut éviter de commettre la même erreur (au risque d’en faire une pire…). Il a également admis que le taux de chômage réel est plus proche de 9,1 % que des 6 % officiellement communiqués par le département du travail la semaine dernière.

Les achats d’or des banques centrales en pause ? Pas en Hongrie

De l’avis même du World Gold Council, les banques centrales, dans leur ensemble, devraient continuer d’augmenter leurs réserves d’or cette année, mais de façon modeste (achats – ventes). Depuis le début de la pandémie de coronavirus, les achats agressifs de lingots des banques centrales ont cessé. La Russie avait notamment annoncé la mise en pause de ses acquisitions de métal.

La Pologne a récemment redonné vie à ce marché en annonçant son intention d’acheter plus de 100 tonnes d’or dans un avenir proche. Désormais, c’est autour de la Hongrie de se montrer très active. La banque centrale hongroise a ni plus ni moins triplé son stock d’or en mars. En effet, les réserves d’or du pays sont passées de 31,5 tonnes à 94,5 tonnes. Ce qui signifie que Budapest a acheté 63 tonnes d’or le mois dernier.

Décidément, en Hongrie on ne fait pas les choses à moitié lorsqu’il s’agit d’acheter de l’or. Les dernières emplettes de ce pays remontent à octobre 2018. À l’époque, la Banque centrale hongroise avait acquis 28,4 tonnes de métal jaune et, ce faisant, elle avait multiplié par plus de 10 ses réserves d’or. À l’époque, elles étaient de 3,1 tonnes. En moins de 3 ans, la Hongrie a donc multiplié ses réserves d’or par 30 !

Traduction du communiqué officiel de la Magyar Nemzeti Bank (MNB) :

Sur base de ses objectifs de stratégie nationale et économiques à long terme, la Magyar Nemzeti Bank (MNB) a augmenté les réserves d’or de la Hongrie de 31,5 tonnes à 94,5 tonnes. Suite à cette décision, la MNB poursuit le processus qu’elle avait entamé en multipliant par 10 ses réserves d’or en 2018. En conséquence, sur la base de l’importance de ses réserves d’or, la Hongrie est passée du milieu du classement international au tiers supérieur en mars 2021.

À travers l’histoire, l’or a rempli plusieurs fonctions dans divers systèmes financiers. Bien que du point de vue de la politique monétaire l’or ait perdu une partie de son importance dans les années 1970, son rôle d’actif de réserve traditionnel est resté central par la suite. Comme il ne comporte aucun risque de crédit ou de contrepartie, l’or facilite le renforcement de la confiance dans un pays dans n’importe quel environnement économique, ce qui en fait encore aujourd’hui l’un des actifs de réserve les plus cruciaux au monde, en plus des obligations d’État. Durant ces dernières années, plusieurs banques centrales ont renforcé le rôle de l’or dans leurs réserves internationales. À 656 tonnes, la demande d’or des banques centrales a atteint des niveaux records en 2018, ainsi qu’en 2019 (669 tonnes).

Compte tenu des objectifs de stratégie nationale et économique à long terme du pays, la Magyar Nemzeti Bank a décidé de tripler ses réserves d’or. La gestion des nouveaux risques liés à la pandémie de coronavirus a également joué un rôle clé dans cette décision. L’émergence de pics mondiaux de dette publique ou de préoccupations liées à l’inflation accroît encore l’importance de l’or dans la stratégie nationale en tant que valeur refuge et réserve de valeur. Suite à cette décision, les réserves d’or du pays sont passées de 31,5 tonnes à 94,5 tonnes, ce qui fait passer la Hongrie de la 56e à la 36e position du classement mondial des nations qui possèdent le plus d’or. En Europe centrale et orientale, sa position est passée de la 6e à la 3e place. Les réserves d’or par habitant en Hongrie sont passées de 0,1 once à 0,31 once. Par conséquent, la Hongrie possède actuellement les réserves d’or par habitant les plus élevées de la région d’Europe centrale et orientale.

La Magyar Nemzeti Bank détient des réserves d’or depuis sa fondation en 1924. Le stock d’or hongrois avait augmenté jusqu’à la Seconde Guerre mondiale. Vers la fin de la guerre, le MNB a sauvé des lingots d’or et des pièces pesant quelque 30 tonnes sur le légendaire « train de l’or » à destination de Spital am Pyhrn en Autriche. Les réserves d’or sauvées ont été intégralement restituées à la Hongrie à la fin de la guerre, ce qui a soutenu la stabilisation de l’économie hongroise et la consolidation financière en soutenant l’introduction de la nouvelle monnaie, le forint, qui célèbre cette année son 75e anniversaire. Au moment de la transition politique, les réserves d’or de la Hongrie ont été réduites en plusieurs étapes de 46 tonnes à 3,1 tonnes à la suite de la décision prise par la direction de la Magyar Nemzeti Bank alors en fonction. Ce stock d’or était resté inchangé jusqu’en 2018.

Sur la base des objectifs de stratégie nationale et économique à long terme, la MNB a décidé d’augmenter de manière significative ses réserves d’or tout d’abord en 2018. Par conséquent, le stock de réserves d’or a été multiplié par dix par rapport à son niveau précédent, passant de 3,1 tonnes à 31,5 tonnes en octobre 2018, atteignant les niveaux de réserves d’or des autres pays d’Europe centrale et orientale. Avec ces achats, la MNB a poursuivi le processus qu’elle avait entamé en 2018.

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