Après une année record, l’or devrait s’apprécier à moyen et long terme, selon le Gold Yearbook de CPM. La pandémie a changé le monde, aggravant certains problèmes existants qui devraient bénéficier à l’or, a déclaré le groupe CPM.

« Bien que la pandémie finira par passer, elle a changé le monde. Elle a en fait aggravé certains des facteurs qui soutiennent les prix de l’or », a indiqué le groupe CPM.

Les principaux moteurs qui soutiendront l’or à la réouverture de l’économie mondiale sont les dettes souveraines et du secteur privé, les déficits et les politiques monétaires ultra-accommodantes.

Les gouvernements du monde entier auront du mal à inverser les politiques budgétaires introduites en réponse à la pandémie, a déclaré le Groupe CPM, citant une croissance économique moribonde dans les années à venir.

« Ce scénario positionne bien l’or pour de nouveaux gains à moyen et long terme », peut-on lire dans ce Yearbook. « La pandémie a aggravé ces problèmes et rendra plus difficile la résolution de certains d’entre eux, ce qui contribuera à maintenir l’intérêt des investisseurs pour le métal. »

Lors de la conférence virtuelle 2021 de la Prospectors & Developers Association of Canada (PDAC), le vice-président de la recherche du Groupe CPM, Rohit Savant, a déclaré que l’or pourrait grimper jusqu’à 1.995 $ l’once cette année, ce qui représenterait une hausse de 5 % par rapport au cours de clôture de l’année dernière.

Ces perspectives s’inscrivent sur fond de difficultés pour l’or, qui a du mal à repartir de l’avant après une période de consolidation. Au moment de la rédaction de cet article, les contrats à terme sur l’or du Comex de juin se négociaient à 1.727,70 $, en baisse de 0,73 % sur la journée.

Le groupe CPM attribue la faiblesse la plus récente de l’or à la flambée des rendements des bons du Trésor américain sur 10 ans et à la hausse du dollar américain.

« Les évolutions des taux d’intérêt américains semblent être les principaux facteurs qui affecteront les prix de l’or au cours de 2021. Les faibles taux nominaux et les taux négatifs ajustés à l’inflation maintiendront l’intérêt des investisseurs à long terme et fondamentalement positifs pour l’or, tandis que tout signe de mouvements à la hausse des taux d’intérêt servira de frein à la hausse des prix en raison des investisseurs sur le court terme qui utilisent des modèles de valorisation basés sur les bons du Trésor américain, comme ce fut le cas au cours du premier trimestre de 2021 », estime CPM.

Il est important de garder à l’esprit que certaines parties du monde pourraient lutter contre la pandémie jusqu’en 2022, et même jusqu’en 2023.

« Au fur et à mesure des initiatives de relance via les stimulations, les autorités monétaires devront toujours en faire plus pour compenser les retombées négatives d’une telle relance budgétaire sur les rendements obligataires, ce qui devrait soutenir le prix de l’or », relève le CPM Group. « Alors que la FED ne prévoit pas de contrôler la hausse des taux pour le moment, si les taux continuent de monter fortement, il ne serait pas surprenant de voir la FED devenir plus agressive afin d’empêcher les taux à plus long terme de monter trop, et trop vite. »

Le groupe CPM prévoit un dollar américain plus faible en 2021, mais n’anticipe pas d’effondrement total de la devise. « La valeur du dollar, cependant, dépend de celle des autres devises. En comparaison avec la plupart des devises principales et économies concurrentes, l’économie américaine et le dollar restent dans une meilleure position, ce qui devrait fournir du support face à cette baisse de la valeur du billet vert. »

La Bourse devrait continuer de grimper malgré des valorisations élevées. « Le retour sur investissement de ces marchés pourrait ne pas être aussi attractif que celui observé au cours des 2 dernières années. La combinaison actions plutôt chères et faibles rendements obligataires font de l’or un actif de diversification attrayant », a déclaré le CPM Group.

De plus, les relations américano-chinoises sont un facteur clé à surveiller de près cette année. « Indépendamment de la façon dont ces relations évoluent, leur détérioration actuelle fera beaucoup de dégâts à terme », selon le Yearbook.

CPM anticipe un plus grand recours à l’or en tant qu’actif de diversification cette année, ce qui devrait avoir des effets positifs sur le prix.

La demande des investisseurs restera également forte cette année, avec des acquisitions nettes qui devraient atteindre 42,8 millions d’onces. L’approche des investisseurs vis-à-vis de l’or cette année sera différente de celle de 2020.

« Cette année, les investisseurs achèteront probablement de l’or, mais en profitant des faiblesses et des creux. Ce modèle d’achat devrait avoir un impact différent sur les prix par rapport à 2020. Sans augmenter fortement comme lorsque les investisseurs se ruaient sur l’or en 2020, les prix de cette année resteront probablement à des niveaux élevés. Mais ils pourraient avoir du mal à augmenter fortement, car les investisseurs adoptent une approche plus prudente », a déclaré le groupe CPM.

Les banques centrales devraient rester des acheteurs nets d’or en 2021. Elles devraient acquérir environ 7 millions d’onces. « De nombreuses banques centrales, en particulier dans les pays en voie de développement, continuent de vouloir diversifier leurs actifs en les éloignant du dollar américain et de l’euro. Elles sont susceptibles de continuer à augmenter leurs stocks d’or dans un avenir prévisible », a indiqué le Yearbook.

L’offre totale d’or devrait grimper jusqu’à 131,2 millions d’onces en 2021, en raison de l’augmentation de la production minière, a conclu le groupe CPM.

Source