Ce mois de septembre sera-t-il mémorable sur les marchés ? Il se caractérise souvent par une volatilité croissante à l’approche de l’automne. Septembre marque aussi souvent une période de vigueur saisonnière pour les marchés des métaux précieux.

Les actions américaines ont ouvert le mois en remontant à des niveaux records. Pendant ce temps, l’or et l’argent n’étaient pas au mieux. Les prix ont rebondi tranquillement avant le rapport sur l’emploi de vendredi, pour ensuite s’apprécier fortement. Grâce à ce mouvement haussier, l’argent a enregistré un gain hebdomadaire de 2,7 % pour porter le prix au comptant à 24,76 $ l’once. Le platine est en hausse de 1,1 % depuis la clôture de vendredi dernier pour se négocier à 1.033 $. Et enfin, le palladium a clôturé à 2.453 $ l’once après avoir gagné 1,4 % cette semaine.

Malgré la performance médiocre récente des métaux précieux, d’autres métaux s’envolent. Les métaux énergétiques, en particulier, sont une denrée très prisée en ce moment. L’uranium, le combustible des réacteurs nucléaires, est subitement parti à la hausse en raison de problèmes d’approvisionnement. Et les métaux utilisés dans les véhicules électriques, y compris le lithium et les terres rares, s’apprécient parallèlement à la demande de véhicules électriques.

Les investisseurs négligent peut-être le fait que l’argent, le platine et le palladium sont également des métaux énergétiques. L’argent est utilisé dans les connexions électroniques, dans les batteries et dans les panneaux photovoltaïques. Le platine et le palladium sont utilisés dans les convertisseurs catalytiques et dans les piles à combustible à hydrogène.

La technologie des piles à combustible n’en est peut-être qu’à ses débuts en tant que moyen propre et efficace d’alimenter les véhicules. La croissance dans ce domaine entraînera une augmentation de la demande de platine en particulier. C’est actuellement le métal préféré pour les catalyseurs de piles à combustible.

Ces métaux, dont l’argent, sont stratégiques

Le PDG de Tesla, Elon Musk, est bien conscient de la nécessité de sécuriser les approvisionnements en métaux stratégiques pour la production de véhicules électriques et de batteries. C’est peut-être pour cette raison qu’il parle ou tweete rarement sur les métaux. Il préférerait détourner l’attention des investisseurs sur Dogecoin, quelque chose dont Tesla ou les entreprises manufacturières n’ont absolument pas besoin.

Pourtant, d’autres milliardaires se font davantage entendre sur les opportunités d’investissement dans les métaux physiques.

Le gestionnaire de fonds spéculatifs John Paulson a déclaré à Bloomberg Wealth cette semaine qu’il s’attend à ce que les cryptomonnaies s’effondrent et que l’or monte en flèche alors que les investisseurs recherchent une assurance tangible contre l’inflation.

Paulson est devenu célèbre lors de la crise des prêts hypothécaires subprime de 2007-2008 quand son fonds a misé gros contre les actifs financiers liés au logement. Il a encaissé pour lui-même et ses investisseurs des profits de 20 milliards de dollars. Maintenant, il voit une grande opportunité de posséder de l’argent physique.

L’investisseur milliardaire Jeffrey Gundlach est connu dans les médias financiers pourrait être le « roi des obligations ». Mais ces jours-ci, il n’est pas vraiment chaud à l’idée de posséder de la dette en dollars. En fait, il a déclaré que sa « conviction numéro 1 » est que le dollar américain va baisser.

Gundlach voit le déclin du billet de la Réserve fédérale conduire à une forte reprise de l’or une fois qu’il sortira de son écart de négociation récent.

Les investisseurs avisés (Smart Money) n’attendent pas que le public se précipite sur les métaux précieux après un bond des prix. Les grands investisseurs institutionnels accumulent alors que les prix sont encore bas et que le sentiment est morose.

Le potentiel de l’argent physique

Les milliardaires qui perçoivent la valeur à long terme de l’argent physique comprennent qu’en poursuivant une politique monétaire inflationniste, la FED a emprunté une voie sans issue. La seule issue possible est une monnaie considérablement dévaluée. La seule question est de savoir à quelle vitesse les banquiers centraux nous y amèneront.

Le président de la FED, Jerome Powell, semble disposé à faciliter autant de dépenses et de dettes que l’administration Biden souhaite accumuler. Bien que le discours sur le tapering soit dans l’air, il n’y aura pas de réduction de la dette nationale. Par conséquent, il ne peut y avoir de diminution de la masse monétaire. Dans un système monétaire basé sur la dette, l’offre monétaire doit continuer à croître à perpétuité afin de maintenir les débiteurs à flot.

Powell est un fonctionnaire qui comprend son rôle : il est de permettre aux politiciens de dépenser à volonté et de fournir tout le soutien dont le département du Trésor américain a besoin. Malgré les récentes plaintes selon lesquelles le président Powell n’était pas assez socialiste, la secrétaire au Trésor Janet Yellen a recommandé que le président Joe Biden le renomme pour un autre mandat.

Powell est un républicain de nom seulement qui a été nommé à l’origine par le président Donald Trump. Le fait que Powell bénéficie désormais d’un soutien au sein de l’administration Biden prouve une fois de plus qu’il n’y a vraiment qu’une seule école de pensée opérant à Washington en matière de politique monétaire. Tout le monde veut de l’argent facile, parce que personne n’est prêt à poser des choix politiques difficiles.

Cela signifie que les épargnants, les investisseurs et les retraités n’ont d’autre choix que de se retirer du dollar s’ils veulent conserver leur pouvoir d’achat. Heureusement, il est facile de convertir de l’argent papier en or et argent physiques.

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