Jusqu’à présent, l’indice regroupant les banques italiennes a chuté de 18 %, soit bien plus que le repli de 10 % de l’Euro Stoxx 600 durant la même période.

actions bancaires italiennes en chute

La plus grande banque italienne, UniCredit, a vu son titre passer en dessous de la barre des 10 € pour la 3e fois de l’année. En mai, son titre a perdu 20 % de sa valeur pour se retrouver proche de son plus bas historique. Celui-ci fut enregistré en juillet 2016 alors que le secteur bancaire italien était en pleine tourmente en raison de l’effondrement progressif de sa 3e banque, Monte dei Paschi di Siena (MPS). Depuis la frénésie pour les bancaires de mai 2007, le titre UniCredit s’est effondré de 97 %.

La banque MPS, dont l’État italien est propriétaire à 68 % depuis le renflouement étatique controversé de 2017, plonge à nouveau. (…) Son action a baissé de 36 % depuis le début de l’année, de 78 % depuis octobre 2017. Et ce malgré les 8 milliards d’euros d’argent public qui ont été investis pour empêcher sa faillite. On évoque de temps en temps la possibilité de reprivatiser l’institution, mais la vérité est que personne n’est intéressé.

Cette absence d’intérêt est valable pour la banque moyenne Banca Carige, en faillite et maintenue artificiellement en vie par le gouvernement dans l’attente d’un repreneur qui n’existe pas. BlackRock s’est retiré récemment. En l’absence d’un acquéreur de dernière minute, la faillite devrait être prononcée.

UniCredit souhaite faire l’acquisition de la seconde banque allemande, Commerzbank. Mais les représentants des travailleurs qui siègent à son comité de contrôle ont promis de faire tout ce qui serait nécessaire pour empêcher la fusion.

En ce qui concerne la seconde banque italienne, Intesa Sao Paulo, elle tente toujours de digérer l’intégration de 2 banques vénitiennes suite à leur mariage forcé en 2017. Le mois dernier, le titre Intesa a perdu 20 % de sa valeur, 40 % depuis mai 2018. Les troisièmes et quatrièmes banques de la botte, Banco BPM et Unione di Banche Italiane, sont également en chute libre, respectivement de 31 et 20 % depuis le mois dernier et de 45 et 47 % depuis le 15 mai 2018.

Les désaccords grandissants entre Rome et Bruxelles concernant le budget italien 2019, entre autres, sont l’une des raisons qui expliquent cette dégringolade. Actuellement, personne ne semble vouloir fléchir.

Au contraire. Ce lundi, le vice-président Salvini, ragaillardi par la victoire de la Ligue du Nord aux élections européennes, a déclaré disposer désormais d’un mandat lui permettant de baisser les impôts et de se battre pour changer les règles concernant les déficits. Cette communication est très mal passée à Bruxelles, qui a répondu en menaçant d’infliger une amende de 4 milliards d’euros à l’Italie en raison de sa dette grandissante et de ses déficits structurels.

Depuis, l’écart de rendement des obligations allemandes et italiennes s’est creusé. (…) Ce qui est une mauvaise nouvelle pour les banques italiennes, qui ont énormément d’obligations nationales en portefeuille (20 %). (…)

Alors que la BCE déserte progressivement le marché obligataire européen avec la fin de son QE et que personne ne souhaite prendre le relais, les banques italiennes et autres institutions financières sont forcées d’acheter les titres excédentaires. En posant ainsi un risque énorme à leur stabilité financière déjà chancelante.

Source : Wolfstreet.com