Hier, l’or a poursuivi sur sa lancée en affichant une 4e séance consécutive de hausse, même si elle décélère. Après avoir atteint un plus haut de 1.843 $ ce lundi, le métal jaune a terminé la journée à 1.835 $. L’argent a par contre sous-performé en abandonnant ses gains de vendredi pour clôturer à 27,3 $. Depuis ce matin, les métaux précieux sont plus ou moins stables (hausse de 0,1 % pour l’argent, baisse de 0,1 % pour l’or).

Le dollar en perte de vitesse

Le dollar est en train de perdre son aura en tant que monnaie de réserve internationale, selon le FMI. Le Fonds note que la quote-part du billet vert dans les réserves des banques centrales est tombée à 59 % durant le dernier trimestre 2020. Il s’agit d’un plus bas de 25 ans. Selon le FMI, la poursuite de la tendance pourrait avoir des conséquences sur les marchés des changes et obligataires. Vu que la valeur du dollar n’a pas fondamentalement changé entre-temps, le FMI en conclut que les banques centrales du monde, notamment des pays émergents, se détournent de plus en plus de la monnaie américaine.

À ce propos, Nouriel Roubini estime que si la Chine veut se « dédollariser », elle n’aura pas d’autres options que de vendre ses dollars pour de l’or. « Les banques centrales détiennent beaucoup de dollars, elles doivent graduellement réduire leur exposition à cette devise. Si la Chine vend ses dollars contre du yuan, sa devise va s’apprécier, ce qu’elle ne veut pas. Si elle achète de l’euro ou du yen, elle augmente la valeur de ces devises, ce qui va créer des frictions commerciales avec le Japon et l’Europe. Que peut-elle faire ? Acheter quelque chose qui ne peut être saisi par les États-Unis, soit de l’or. Et cette diversification des bons du Trésor vers l’or a déjà commencé auprès des banques centrales. C’est pourquoi la valeur de l’or a grimpé de 60 % entre 2018 et le milieu de l’année dernière. La tendance à l’utilisation du dollar en tant qu’arme de politique étrangère ne fait qu’affaiblir le billet vert tout en favorisant le métal jaune », a-t-il déclaré à Kitco.

Allocations de chômage trop généreuses ou salaire trop bas ?

Steve Rattner s’est fendu hier d’un tweet qui explique tout le problème des mesures de soutien à la population américaine : il s’agit dans de nombreux cas d’incitants à rester à la maison. Il n’est ainsi pas étonnant que de nombreuses sociétés américaines se retrouvent dans l’incapacité d’embaucher. Pour de nombreuses personnes, travailler c’est perdre de l’argent. Et même lorsque le salaire excède les aides, pourquoi aller au boulot pour 20 $ de l’heure quand vous pouvez rester chez vous pour presque 18 $ (d’autant que ces 2 $ peuvent être mangés par vos frais de déplacement, la cantine, etc.). Bien entendu, on peut également voir le problème à l’inverse et dire que les salaires sont trop bas. Ce qui semble le cas du salaire minimum.