Après avoir franchi le niveau de résistance important des 1.800 $ jeudi dernier, l’or est parvenu à confirmer ce vendredi en s’appréciant à nouveau pour clôturer la semaine à 1.830 $ (plus haut de 1.842 $ durant la séance). L’argent a quant à lui terminé la semaine à 27,46 $. Depuis ce matin, les métaux précieux poursuivent sur leur lancée.

Vendredi, c’est la publication de chiffres de l’emploi catastrophiques aux États-Unis qui a permis à l’or et à l’argent de bien ponctuer la semaine pour enregistrer leur meilleure performance hebdomadaire de 2021. En avril, les analystes attendaient 1 million de créations d’emplois. Il n’y en a eu que 266.000. La déception a été accentuée par la révision des chiffres de mars. De 916.000 jobs créés, on est passé à 770.000. Serait-ce dû à ces personnes qui reçoivent des allocations de chômage généreuses et qui préfèrent rester à la maison ? Cela doit jouer, vu que de nombreuses entreprises évoquent des difficultés à trouver du personnel. Les métaux précieux en ont profité, mais aussi les actions alors que nous sommes à nouveau dans une logique « mauvaise nouvelle = bonne nouvelle » (la FED restera accommodante).

Le vent a-t-il tourné pour les métaux précieux ? Si l’enthousiasme est palpable du côté des partisans de l’or et de l’argent, il convient de rester calme. Dans un premier temps, il serait positif de voir l’or se consolider autour de 1.780-1.800 $. Désormais, nous allons suivre de près les développements concernant l’inflation. C’est ce facteur, avec le dollar et les taux, qui va orienter la suite des événements. À court terme, le métal jaune devra s’affranchir des 1.840-1.850 $ pour envisager de s’attaquer aux 1.900 $.

Ces chiffres de l’emploi décevants pourraient indiquer que de l’inflation se trame du côté du prix du travail. C’est ce qu’affirme Bob Haberkorn, de RJO Futures : « Les salaires sont en hausse par ce que les entreprises ont du mal à trouver du personnel. Par exemple, en Floride le mois de mai sera le dernier durant lequel les chômeurs ne doivent pas prouver qu’ils sont à la recherche d’un emploi pour pouvoir recevoir leurs allocations de chômage. Il y a beaucoup de postes à pourvoir, les entreprises sont prêtes à revoir les salaires à la hausse », a-t-il relevé.

L’or reste bon marché ?

Bob Haberkorn trade toutes les matières premières. À ce titre, il estime que l’or reste bon marché. « Durant ces derniers mois, l’or et l’argent n’ont pas vraiment bougé par rapport au reste du secteur. Désormais, cela change alors que les traders sont à la recherche des dernières bonnes affaires, a-t-il déclaré à Kitco. Certains veulent se positionner sur les matières premières en raison des craintes d’inflation. »

D’après lui, le prochain obstacle pour l’or se situe à 1.851 $, soit sa moyenne mobile sur 200 jours. L’or reste bon marché, « et le fait que les 1.800 $ ont été franchis comme du beurre semble positif ».  Si le métal jaune devait parvenir à franchir les 1.850 $, nous pourrions ensuite rapidement atteindre les 1.900 $ et connaître une échappée, a expliqué Haberkorn. « Il est vraiment difficile d’être short sur les métaux précieux car ils sont à la traîne par rapport aux autres matières premières. »

Nous aurons mercredi la publication du CPI américain. Les analystes anticipent une inflation des prix à la consommation proche de 4 %. Ce catalyseur pourrait pousser l’or au-delà des 1.850 $. En cas de succès, on pourrait rapidement atteindre les 1.900 $ en raison de la couverture des positions short.