Il ne manquait plus que ça… Alors que les perturbations engendrées par le coronavirus touchent de plus en plus d’économies, voilà qu’un désaccord entre la Russie et l’Arabie saoudite a fait chuter le cours du pétrole de plus de 20 %. Ce lundi, c’est un véritable bain de sang qu’ont connu les bourses à l’ouverture. Après avoir dépassé les 1 700 $, l’or a reculé alors que nous semblons être bien partis pour une nouvelle semaine de volatilité généralisée.

Guerre ouverte entre la Russie et l’Arabie saoudite

« Vladimir Poutine vient de mettre le feu aux poudres de ce qui pourrait être l’une des pires guerres modernes du pétrole. Les sociétés américaines pourraient être les victimes de celle-ci.

Ce week-end, l’Arabie saoudite a lâché une véritable bombe pétrolière. Non seulement elle a baissé ses tarifs sur ses livraisons futures à ses clients chinois de 6 à 7 $ le baril, mais elle serait également prête à augmenter sa production jusqu’à 2 millions de barils par jour alors qu’il y a déjà surproduction.

La décision saoudienne a pour objectif de grignoter des parts de marché, ainsi que signaler à Moscou que c’en est fini de jouer. Elle suit l’échec de la réunion de l’OPEP à Vienne ce vendredi. L’objectif était de baisser la production quotidienne de 1,5 million de barils. Les pays membres de l’OPEP étaient d’accord, sauf la Russie, ce qui a bloqué tout accord.

Selon CNBC, les Russes ne souhaitaient pas soutenir davantage les producteurs américains en raison des sanctions US contre Rosneft qui transporte le pétrole vénézuélien. (…)

Cela ne pouvait pas tomber à un plus mauvais moment. Le coronavirus avait déjà fait chuter la demande de pétrole, les prix s’étaient déjà effondrés de 30 % depuis le début de l’année. (…) De nombreuses personnes avec qui j’ai parlé durant le week-end s’attendent à voir le baril de brut à une trentaine de dollars. (source)

Les prises de profits empêchent l’or de dépasser les 1 700 $

L’or a bien entendu profité de la situation. Mais comme de coutume, des prises de profits signifient que la hausse du métal n’est pas linéaire.

« L’objectif des traders était fixé à 1 700 $, il a y eu donc beaucoup de prises de profit lorsqu’il a été atteint », a déclaré Avtar Sandu, gestionnaire matières premières senior de Phillip Futures. Il a également précisé qu’une partie de ces ventes ont été forcées par des appels de marge sur d’autres actifs. Jeffrey Halley, analyste senior de chez Oanda, a également cité la chute du prix du pétrole qui limite le potentiel de hausse du métal jaune.

Du côté de l’argent métal, les choses sont plus calmes. Ce qui explique pourquoi le ratio or/argent, après avoir franchi la barre des 100, reste très élevé à 98,9 au moment d’écrire ces lignes. (source)