• La possibilité de voir l’or reconquérir les 1.800 $ était de plus en plus présente. À moins d’un retournement de situation spectaculaire aujourd’hui, cela devrait être chose faite sur une clôture hebdomadaire d’ici quelques heures. En effet, ce jeudi le métal jaune a connu une excellente séance en progressant d’un peu moins de 30 $ l’once pour clôturer à 1.815 $. Ce matin, il semble vouloir au moins se stabiliser avec une progression de 0,2 %. L’argent a quant à lui gagné presque un dollar, il est actuellement en léger retrait de 0,1 % à 27,28 $.
  • Selon Ole Hansen, de Saxo Bank, c’est surtout l’argent métal qui a fait le travail hier pour les métaux précieux. Selon le responsable matières premières de Saxo, l’or devra franchir les 1.818 $ pour s’attaquer au prochain obstacle, qui se trouve à environ 1.850 $.
  • Pour sa part, Jim Wyckoff explique que le bond soudain du métal jaune est à mettre sur le compte d’ordres d’achat préparés par les détenteurs de positions short sur les marchés à terme en cas de franchissement de ce seuil technique. L’impulsion a été fournie par la baisse du dollar et la retraite des taux obligataires.
  • Nous avons beaucoup parlé d’inflation durant ces dernières semaines, et les discussions sur le sujet prennent de plus en plus de place. C’est sans aucun doute ce contexte qui a mis en place les conditions idéales pour permettre aux métaux précieux de repartir de l’avant. Cela dit, comme l’a indiqué Stewart Thomson dans sa dernière note, on est encore loin de la panique. Les prochains mois vont donc être cruciaux pour l’avenir à moyen terme des cours des métaux précieux car nous aurons la réponse à 2 questions hyper importantes : de combien l’inflation va dépasser l’objectif des 2 % des banques centrales, et surtout pendant combien de temps ce dépassement aura-t-il lieu.

Tapering à la BoE

Hier, la Banque d’Angleterre est devenue la 2e banque centrale du monde (après celle du Canada) à réduire son assouplissement quantitatif en cours. De 4,4 milliards de livres sterling par semaine, ces achats obligataires vont passer à 3,4 milliards. Tapering du côté de la BoE, donc ? Que nenni. Dans un exercice de contorsion sémantique que seuls les banquiers centraux peuvent pratiquer sans rougir, le gouverneur de la banque, Andrew Bailey, a déclaré « qu’il ne s’agit pas d’une décision de tapering ». Il ne faut pas interpréter cela comme un changement de politique monétaire… Parce que le montant total du QE n’a pas été modifié, nous dit-on. Il s’agit d’un « certain ralentissement » qui n’est que le fruit d’une « décision opérationnelle ». Cette gymnastique verbale prouve que les banquiers centraux sont légèrement gênés aux entournures. En bref, ils savent que l’inflation pourrait ne pas être aussi temporaire que cela. Pour la combattre, ils n’ont qu’une arme : relever les taux, ce qui propulserait illico l’économie en récession tout en coûtant une fortune à leur Trésor public respectif.

Les mineurs russes exportent leur production d’or, la Banque de Russie reste en retrait

En Russie, l’arrêt des achats d’or de la banque centrale a signifié le besoin d’exporter le métal excédentaire. C’est ainsi que les exportations de métal jaune russe ont bondi de 72 % durant le T1 2021. C’est principalement la Grande-Bretagne qui a acheté cet or, ce qui est logique vu que Londres est l’une des plates-formes mondiales du commerce des métaux précieux. Parmi les autres acheteurs, il y a la Turquie, l’Inde, le Kazakhstan, la Suisse, l’Arménie et la Biélorussie.

À ce propos, la banque centrale russe a indiqué fin avril qu’elle n’envisageait pas pour le moment d’acheter à nouveau de l’or. La sous-gouverneure de la banque, Ksenia Yudaeva, avait déclaré à l’époque : « Il s’agit d’une décision que nous ne communiquerons pas à l’avance. Je dois dire que ce n’est pas actuellement à l’ordre du jour. Si nous devions prendre une décision à ce propos, nous informerons les marchés si nous estimons qu’il est nécessaire d’acheter à nouveau. Actuellement, nous ne voyons pas cette nécessité. »