L’or est en train de batailler avec le niveau de résistance des 1950 $. Mais à chaque repli, il trouve jusqu’à présent un excellent support à son record historique précédent, à savoir environ 1920 $. Comme le suggérait Stewart Thomson, le métal jaune va probablement évoluer dans un écart restreint pendant quelques semaines. Ce qui ne change rien au potentiel à moyen et long terme de l’or.

5.500 $ l’once ?

Christopher Wood, responsable de la stratégie actions de Jefferies, est encore plus optimiste en ce qui concerne l’or. Son objectif est désormais à 5.500 $ l’once (source), soit une hausse de 180 % par rapport à son niveau actuel. Son objectif précédent, fixé courant de l’année 2020, était à 4.200 $ l’once.

C’est ce qu’il a indiqué dans sa note hebdomadaire « GREED & fear ». Il a également expliqué que son objectif précédent avait été défini sur base du cours de l’or par rapport au revenu disponible des Américains lorsque le prix du métal jaune atteignit un pic à 850 $ l’once en janvier 1980.

« À l’époque, le prix de l’or était de 9,9 % du revenu disponible par habitant, qui était en 1980 de 8.547 $. Aujourd’hui, le cours de l’or est à 1.950 $, soit 3,6 % du revenu disponible moyen qui est de 53.700 $. Pour atteindre ces 9 %, l’or devrait grimper jusqu’à 5.345 $. On peut donc fixer raisonnablement un objectif à 5.500 $ pour le pic du marché haussier actuel, » a-t-il écrit.

D’autres grandes maisons de courtage partagent l’avis de Wood. Un sondage de Bank of America du mois d’août montre, par exemple, que les paris sur l’or représentent le second thème le plus populaire auprès des grands gestionnaires. 23 % des personnes interrogées se disent optimistes pour le métal précieux. Ceux de Crédit Suisse Wealth Management pensent également que l’or va s’apprécia long terme. Notamment en raison d’un dollar plus faible et de taux réels plus bas, les motifs de la vigueur persistante du métal jaune.

« Les craintes engendrées par le covid-19 restent présentes alors que la pandémie continue d’accélérer dans certaines régions du monde. Cela garantit une demande élevée pour un actif de diversification telle que l’or. C’est visible dans les flux entrants des ETF. Leurs stocks d’or cumulés viennent d’enregistrer un nouveau record, à 109 millions d’onces, ce qui montre que la tendance ne s’étiole pas. Vu les perspectives d’affaiblissement du dollar et de taux planchers prolongés, notre institution reste positive sur l’or. Nos objectifs à 3 mois et 12 mois sont respectivement de 2.000 et 2.150 dollars l’once, » peut-on lire dans un rapport de Credit Suisse Wealth management.

Le risque principal pour l’or

Cela dit, le risque principal pour l’or, selon Wood, se trouve du côté d’écarts qui se creusent sur la courbe des rendements. Cela devrait déboucher sur une correction à court terme. « À moins, bien sûr, que le marché soit convaincu que la Fed va rester accommodante en termes d’objectifs d’inflation plus laxistes à l’occasion de sa prochaine réunion. Ou encore si elle s’engage à recourir à une forme de contrôle de la courbe des taux. Dans un tel contexte, l’or pourrait ignorer un tel creusement d’écart, » a-t-il écrit.

Depuis son plus haut historique à 2.070 $ de ce mois d’août, le cours de l’or s’est retranché d’environ 6 %. Cela dit, le prix reste en hausse de près de 30 % par rapport à il y a un an. Et depuis le début de l’année, la performance est tout aussi spectaculaire (+ 27 %).

Un autre risque à surveiller

La faiblesse persistante de la demande d’or physique de la part des marchés émergents, notamment en Inde, est un autre risque à surveiller, selon Wood. Durant les 6 premiers mois de l’année 2020, la demande y a chuté de 55 %. En Chine, cette baisse fut de 48 %, au Moyen-Orient de 34 %.