Grâce au tapering de la Fed, le grand public prend de plus en plus connaissance de l’instabilité de nombreuses devises, de la Turquie à l’Argentine en passant par l’Inde et l’Indonésie. La semaine dernière, la Turquie a relevé son taux directeur de 7,5 à 12 %, soit une augmentation d’un coût de 4,5 %, dans une tentative désespérée d’arrêter l’effondrement de sa monnaie.

Alasdair-Macleod-Goldmoney

La Turquie doit gérer des problèmes politiques internes, peut-être assez graves que pour provoquer des problèmes pour sa monnaie, tandis que l’Argentine semble être éternellement engagée dans un combat contre l’hyperinflation. Mais il serait faux de croire que les maux de ces monnaies sont uniquement causés par elles-même. Le fait que tous ces problèmes se présentent simultanément pour toutes ces devises en est la preuve par 9.

Durant la dernière décennie, il était très populaire d’investir généreusement dans ces pays. Grâce à ces investissements, le crédit domestique a été dopé. Mais désormais, les flux d’argent sont en train de s’inverser. Le graphique du taux de change de la roupie, ci-dessous, est exemplatif :

Entre 2002 et 2008, la roupie s’est appréciée par rapport au dollar, ce qui correspond à un afflux d’investissements. Après la crise de 2008, la corde s’est inversée alors que les capitaux faisaient le chemin inverse. Depuis, la roupie a perdu presque 40 % de sa valeur. Et la tendance baissière est lourde.

Roupie-Dollar-Change

Ce problème s’applique à bien d’autres devises de pays émergents : avant la crise de 2008, l’argent affluait, permettant un boom économique est un boom du crédit. Après 2008 et le départ des capitaux, ces pays ont dû compenser en facilitant encore davantage le crédit.

Pendant la majorité du siècle dernier, les dollars en liquide et en dépôt reposaient sur le standard or. Aujourd’hui, les devises des marchés émergents reposent sur un « standard dollar ». D’une certaine manière, l’échange de ces devises pour du dollar correspond au bank run que l’on a connu juste avant la première guerre mondiale, à la différence que cette fois-ci, il a lieu à l’échelle mondiale. Comme c’est le cas pour chaque bank run, les banques disent toujours qu’il n’y a aucun problème, jusqu’à ce que les gens s’aperçoivent qu’il est déjà trop tard.

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