Andrew-Huszar-BloombergAprès sa lettre d’excuses publiées dans le Wall Street Journal, Andrew Huszar continue de défrayer la chronique. Hier, il a été interviewé sur Bloomberg TV. Le journaliste a commencé son sujet en pointant, de façon très juste, « que l’on assistait très rarement à des mea culpa de ce genre » dans le secteur de la finance (chose qui a dû aider, il est désormais enseignant à la Rutgers Business School).

Ensuite, il enchaîne en lui demandant pourquoi il devait s’excuser vu qu’il n’était qu’un employé de la Fed. Andrew explique qu’il faut regarder les choses dans leur ensemble. En 2008, il semblait essentiel que l’on fasse quelque chose afin d’empêcher un effondrement systémique immédiat. Mais il note que 5 ans plus tard, nous sommes toujours dans une situation très proche de celle de 2008.

Lorsqu’on lui demande d’élaborer sur ce point, il explique que la concentration des banques a augmenté depuis, que leur capacité de détruire l’économie est toujours aussi grande, voire plus. C’est la raison pour laquelle il s’excuse : il a contribué à renforcer le pouvoir de Wall Street alors qu’il fallait utiliser cet affaiblissement pour le réformer.

À propos de ce que la Fed aurait dû faire, Huszar affirme qu’on a rapidement pu constater que le QE 1 n’apportait pas les bienfaits escomptées. Les journalistes demandent alors, naïvement, pourquoi les autres QE ont eu lieu. Huszar explique que son programme d’achat pour 1,5 trillion de MBS devait faire diminuer le coût du crédit hypothécaire aux États-Unis, or c’est le contraire qui s’est produit.

La journaliste intervient alors, disant que les effets de levier des banques américaines ont diminué depuis 2008. Huszar rétorque que c’est justement grâce aux QE que les banques ont pu se refaire une certaine santé financière. Il affirme également que ce n’est pas la Fed, armée de sa baguette magique, qui va décréter la croissance.

Andrew Huszar ne fait que confirmer ce que les adeptes de la théorie du complot avancent depuis le début : les QE ne sont ni plus ni moins qu’une vaste opération de recapitalisation des banques. Certes, sans cette intervention, la dépression économique aurait été plus brutale que celle que nous vivons. Mais désormais, la population se retrouve avec des tonnes de dettes sur les épaules pour les générations futures, tandis que cette dépression économique arrivera tôt ou tard, bien pire que celle qui aurait été nécessaire pour remettre de l’ordre dans le système.

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