ZeroHedge a couvert en long et en large les conséquences qu’auraient des cours du pétrole bien inférieur à 80 $ le baril, notamment sur le secteur de la fracturation hydraulique aux États-Unis. Les cours déprimés du brut viennent de faire une première victime : WBH Energy a déposé le bilan dimanche dernier.

« Beaucoup de bilans sont affreux », avertit un analyste du secteur énergétique, précisant simplement que « ce secteur n’est pas positionné pour ce revers ». Alors que les médias dominants ne cessent de chanter les louanges de la baisse du prix de l’énergie, les conséquences, comme le montrent les chiffres, seront lourdes. Nous venons d’en avoir un aperçu avec la faillite de WBH Energy LP, qui n’a pas eu d’autre choix que de déposer le bilan alors que la société n’est pas parvenue à obtenir un prêt pour régler ses problèmes de liquidités. D’autres vont suivre…

Comme le Wall Street Journal l’a rapporté, non seulement les coûts du crédit sont devenus trop prohibitifs pour de nombreuses sociétés engagées dans la fracturation hydraulique, mais pour certaines, il est tout bonnement impossible d’obtenir des fonds. Extrait de cet article :

« Les sociétés pétrolières et gazières américaines se sont lourdement endettées durant le boom de l’énergie, augmentant leur dette de 50 % depuis 2010. Celle-ci atteint désormais presque 200 milliards de dollars. Le besoin de rembourser ces dettes explique pourquoi les producteurs américains continuent de produire du pétrole alors que celui-ci se vend à moins de 50 $ le baril, une baisse de 55 % depuis juin 2014. »

Pour Arthur Berman, qui a accordé une interview à OilPrice.com, la situation actuelle est simple :

« La demande est en baisse parce que le pétrole a été trop cher pendant trop longtemps. La demande augmente en raison de la production américaine et le retour de la Libye sur le marché. Une demande en baisse et une offre à la hausse entraînent les cours vers le bas.

En ce qui concerne l’Arabie Saoudite et ses objectifs, c’est aussi très simple. Face au choix douloureux de perdre de l’argent en maintenant la production actuelle ou de faire baisser la production de 2 millions de barils par jour et de perdre encore plus d’argent, ils ont choisi le moindre mal. Si des conséquences secondaires découlent de ces décisions, par exemple faire mal aux petits producteurs américains ou à l’Iran et à la Russie, tant mieux, mais la raison derrière ce choix est principalement financière. »

À propos de la fracturation hydraulique aux États-Unis, il déclare :

« Nous avons vu fleurir de nombreux articles stupides depuis le début de la chute du pétrole qui expliquent que les sociétés américaines peuvent s’en sortir, quel que soit le cours. Les gens réalisent-ils que les banques d’investissement qui font les recherches à la base de ces articles ont tout intérêt à ce que les gens croient que les sociétés dans lesquels ils ont investi des milliards de dollars ne feront pas faillite parce que les prix ont chuté ? Il s’agit de pure propagande. (…)

… nos calculs montrent que pour les puits de Bakken, le cours du WTI doit être de 80 à 85 $ le baril pour couvrir les frais de production. La situation de Bakken est au minimum ont aussi bonne ou meilleure que celle d’Eagle Ford ou de Permian, il s’agit donc d’un exemple représentatif pour le secteur américain de la fracturation hydraulique. »

80 à 85 dollars pour que ces sociétés s’en sortent… Tout en sachant qu’un investisseur ne mettra son argent que dans une société qui fait des profits. Si le cours du pétrole ne remonte pas vers ces niveaux dans les mois à venir, nous allons assister à une véritable hécatombe.

 

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