Certains lecteurs se souviennent peut-être des mésaventures de la banque britannique Northern Rock en 2007, devenue subitement insolvable et qui fut la première institution financière de taille à bénéficier d’un sauvetage public. Northern Rock annonça en quelque sorte l’arrivée de la crise de 2008. Le parallélisme avec les banques italiennes en difficulté est donc tentant. Il a été fait par L’Examiner dans un article du 23 janvier 2016 :

« Le 21 janvier 2016, la plus vieille banque du monde toujours en activité, Banca Monte dei Paschi di Siena SpA, a rapporté que ses épargnants avaient initié toute une série de bank runs ayant mis l’institution financière au bord du précipice, tous les appels au calme auprès des titulaires de compte étant tombés dans l’oreille d’un sourd.

En fait, le cours de l’action de Banca Monte dei Paschi di Siena SpA s’est effondré de plus de 46 % depuis lundi dernier alors que les marchés actions du monde entier ont connus des baisses variant de 15 à 30 % depuis le début de l’année.

En 2007, un bank run sur l’institution financière britannique connue sous le nom de Northern Rock annonçait le début de la crise financière. Celle-ci déboucha sur un effondrement total du système financier et le besoin de recourir à l’argent public pour renflouer les banques, ainsi que la mise à disposition de liquidités s’élevant à plusieurs dizaines de trillions de dollars par les banques centrales. Si nous avons connu des événements similaires depuis du côté de Chypre et de la Grèce, aucune de ces paniques bancaires n’a eu lieu lorsque le système financier mondial vacillait, ce qui est à nouveau le cas tandis que de nombreuses économies mondiales sont dans de sales draps.

« C’est la panique dans certaines banques italiennes, les déposants récupérant tout ce qu’ils peuvent, craignant de perdre leur argent s’il devait rester sur leur compte. »

En raison de la baisse du prix du pétrole et des récessions dans les marchés émergents, de nombreuses banques importantes, aussi bien américaines qu’européennes, font face à des pertes potentielles sur leur portefeuille de crédits et d’obligations à haut risque à concurrence de plusieurs trillions de dollars. Cette crise bancaire en gestation pourrait être si grave que la Fed de Dallas aurait conseillé aux banques de dissimuler les valorisations mark to market (valeur réelle) de leurs actifs afin d’éviter de détériorer leur bilan.

Il n’y a pas si longtemps que cela, les spéculations de Wall Street menèrent sur une crise financière qui a failli mettre à terre l’économie mondiale tout en forçant les banques centrales et les gouvernements à voler au secours des banques en rachetant toutes les créances douteuses. Si certains estiment que les réformes engagées après la crise de 2008 seront suffisantes pour protéger les banques et les citoyens en cas de nouvelles difficultés, il suffit de visionner le film « The Big Short » (Le Casse du Siècle) pour comprendre que Wall Street n’a quasi rien appris de la dernière crise. Aujourd’hui, les spéculateurs refont les mêmes paris dangereux qui ont non seulement engendré les paniques bancaires, mais aussi détruit les actifs de nombreux épargnants il y a seulement 7 ans. »

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