Eric Sprott explique pourquoi la confiscation des dépôts, au-delà du plafond assuré, deviendra la norme en cas de faillite bancaire. Pour ne pas vous faire « chypriotiser » : conservez un minimum d’argent sur votre compte en banque et achetez de l’or et de l’argent physique. Gardez également un peu de liquide chez vous.
En mars dernier, Jeroen Dijsselbloem, le président de l’eurogroupe, avait choqué la finance lorsque son commentaire « la solution chypriote servira de modèle de résolution aux futures crises bancaires » fut diffusé dans la presse. Les épargnants européens se sont mis alors à frémir : les banques deviendraient-elles autorisées à confisquer les dépôts dans ce qui s’apparente à un cambriolage en règle ? Oui. D’ailleurs, la semaine dernière, la banque des règlements internationaux, la banque des banques centrales, a publié un document qui décrit ce « modèle ». Un plan qui décrit les étapes pour gérer la faillite d’une grosse banque, ainsi que les conditions à remplir pour permettre la saisie des dépôts.
Dans leur étude publiée récemment, « modèle de recapitalisation pour les banques TBTF », les auteurs, Paul Melaschenko et Noel Reynolds, préconisent un mécanisme « simple » pour recapitaliser les banques en faillite, sans devoir faire appel à l’argent du gouvernement, donc des contribuables. Il propose le modèle suivant.
L’argent du compte en banque remplacera le contribuable
Lorsqu’une banque s’est effondrée, elle peut être recréée en un week-end sous la forme d’une holding et être recapitalisée. La banque est alors vendue, permettant au marché de déterminer les pertes des actionnaires et des créditeurs. Évidemment, ce modèle prévoit également des pertes pour les épargnants, pour tous les montants qui se situent au-dessus des sommes garanties. Et voilà ! Une nouvelle banque avec un nouveau bilan bien propre est née. Elle peut recevoir des capitaux de la part de la banque centrale, sans négociation d’un plan de renflouement, d’un programme spécial de prêts ou toute autre forme d’assistance spéciale. Les dettes antérieures, les actionnaires et les épargnants de cette banque qui a explosé se retrouvent avec une position dans cette nouvelle banque. Ce « modèle » s’assure que les « actionnaires et les créditeurs non assurés du secteur privé (lire les épargnants et les détenteurs d’obligations) de ces banques portent le fardeau de la résolution du problème, et non le contribuable.